« Les craintes à l’égard de la vaccination (contre l’hépatite B) sont injustifiées » réaffirme l’Académie nationale de Médecine, alors qu’une « campagne médiatique sur les effets adverses de la vaccination contre l’hépatite B se développe à nouveau en France ». L’Académie insiste encore sur « l’absence d’imputabilité (à la vaccination) dans la sclérose en plaques (SEP) chez les enfants et adolescents ». Données à l’appui.
Au cours des six dernières années, un total de « huit études nationales et internationales ont démontré l’absence de relation statistiquement significative entre la SEP et la vaccination contre l’hépatite B », rappellent les Académiciens.
« En 2002 déjà, l’évaluation du rapport bénéfices/risques du vaccin faite par l’Institut de Veille sanitaire (InVS), dans une cohorte d’adolescents et d’adultes à risque montrait que le nombre de porteurs chroniques du virus, de cirrhoses et de cancers du foie évité par la vaccination était très supérieur à celui des éventuels effets secondaires (qui lui sont) imputés ».
L’académie craint que cette « campagne médiatique » ne réveille « l’inquiétude des médecins vaccinateurs et des personnes à vacciner ». Et surtout elle redoute des conséquences dramatiques en termes de santé publique.
Elle rappelle en effet que la couverture vaccinale du nourrisson et de l’enfant demeure très faible en France (25%) contrairement aux autres pays européens et du continent nord-américain. « En 2003-2004, on observait 600 nouveaux cas d’hépatites B annuels, dont la moitié auraient pu être évitée si les recommandations de vaccination avaient été suivies », souligne-t-elle.
« Les craintes à l’égard de la vaccination vont encore aggraver cette situation ». D’autant, comme il convient de le rappeler, que l’hépatite B est à l’origine de près de 10% des transplantations hépatiques en France, que dans 20% des cas, elle évolue vers une cirrhose. Sans oublier enfin que d’après les chiffres de l’OMS, cette maladie est à l’origine de 60% à 80% des cancers primitifs du foie.
Source : Académie nationale de Médecine, 12 février 2008, Institut de Veille sanitaire (InVS), OMS