Vincent de Paul, grand saint du Grand Siècle

Publié le 23 juin 2011 par Mpbernet

Quand j'étais petite, l'histoire de Saint Vincent de Paul m'apparaissait sous les traits de Pierre Fresnay, à travers le film de Maurice Cloche*, sorti en 1947. Et aussi, plus tard, une vision fugace de la chapelle néo-baroque dont on aperçoit la coupole verte à droite de la route, quand on descend sur Biarritz...

Notre séjour à Dax nous permet d'aller visiter le lieu de naissance ou "berceau de Saint Vincent de Paul", une sorte de collage de souvenirs rassemblés autour de la maison landaise familiale pieusement restaurée, devenue lieu de pélerinage et de visite de toutes les écoles catholiques alentours.

La chapelle date de 1854 et à l'initiative de l'Impératrice Eugénie. Mais ce qui force l'admiration, c'est la biographie de cet homme et de ses réalisations extraordinaires.

Vincent de Paul est né à Ranquines, petit hameau de la paroisse de Pouy près de Dax (devenu le village de Saint-Vincent-de-Paul), le 24 avril 1581, dans une famille nombreuse de paysans. Vincent était le troisième des six enfants. Il participe à la garde du troupeau familial. Il fait ensuite de bonnes études élémentaires au collège des Cordeliers de Dax.

En 1597 il rejoint l'Université de Toulouse pour étudier la théologie pendant sept ans et est ordonné prêtre en 1600. En 1605, il se rend à Marseille afin d'y recueillir un modeste héritage. Sur la voie du retour, par mer, en direction de Narbonne, il est capturé par des pirates. Emmené à Tunis, prisonnier, puis vendu comme esclave, son dernier maître était un renégat originaire de Nice qui se repent et se sauve avec Vincent. En 1610, Vincent est aumônier à la cour de la Reine Marguerite de Valois.

Il fut pendant quelques mois curé de la paroisse de Clichy, avant d'entrer en 1613 comme précepteur dans la maison d'Emmanuel de Gondi, général des galères de France. Madame de Gondi le prit pour directeur de conscience et précepteur de ses enfants.

C'est en 1617, à 36 ans, que bascule sa vie. Appelé au chevet d'un homme très pauvre qui se meurt pour une ultime confession, il est bouleversé par cette expérience.

En 1617, il crée la première Confrérie de la charité, composée de dames aisées travaillant pour les pauvres et les malades à Chatillon-de-Dombes. Devenu aumônier général des galères en 1619, il s'efforcSe d'apporter tous les soulagements possibles aux esclaves. Après la mort de Saint François de Salles 1622, il devient le supérieur du premier monastère parisien de l'ordre de la Visitation Sainte-Marie.

Madame de Gondi mit à sa disposition les moyens d'établir une mission auprès des paysans de ses domaines. Une congrégation de prêtres spécialisés dans l'apostolat en milieu rural fut établie à Paris en 1625, au Collège des Bons-Enfants, dont Vincent fut le supérieur. Le nom de Lazaristes fut donné à cette congrégation lorsqu'elle établit son siège à l'ancien prieuré Saint-Lazare à Paris, en 1632. "Monsieur Vincent " ne se contenta pas de diriger l'ordre, mais créa avec d'autres personnes plusieurs organisations charitables. Il fonda notamment, en 1634, avec sainte Louise de Marillac (1591-1660), l'ordre des Filles de la Charité (ou Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul). L'hôpital des Enfants-Trouvés de Paris doit son origine à ce groupe.

Vincent de Paul organisa des retraites de préparation à l'ordination ainsi qu'une formation à l'adresse des prêtres. Plus tard, il créa un séminaire de la Mission. Il donna toujours priorité à l'action guidée par la foi, l'ascèse et la discipline. Vincent organisa également des collectes à Paris pour porter secours aux victimes des guerres de Religion. Il fut perçu comme un véritable ministre de l'assistance.

Dans le sens de la Contre-Réforme, il prêcha pour la modération à l'égard des protestants et influa sur les nominations épiscopales. Son opposition au jansénisme contribua à diminuer le rayonnement de celui-ci. Il mourut à Paris le 27 septembre 1660

Canonisé en 1737, il fut choisi plus tard comme patron des œuvres charitables.

 *Le film de Maurice Cloche suit d'assez près la vie de Saint Vincent de Paul.Il permet de retrouver le couple Gondi, le cardinal de Richelieu et la reine Anne d'Autriche (dont Vincent est le confesseur) ; il fait aussi connaître trois adjoints de M. Vincent : Louise de Marillac, l'abbé Pontail et Marguerite Naseau.