Et l’attaque en règle commence avec la sélection sénégalaise, qu’il ne fréquente plus depuis deux ans. "En sélection, je n’ai plus de rêve à atteindre. J’ai pris le bon wagon en équipe nationale, celui de 2002. Mon rêve actuel, c’est de jouer avec mon club et de prendre du plaisir. Si je joue en sélection, ça fera plaisir à mon peuple. Si je ne suis plus convoqué, c’est la vie, a-t-il assuré à RFI. Le désir de faire plaisir à mon peuple est toujours là. Mais pas celui de demander à l’entraineur de me prendre. […] Si on m’appelle, je viens avec plaisir parce que mon peuple n’attend que ça. J’étais à Dakar et les gens savent là-bas que l’équipe nationale a gagné des matches mais qu’elle ne joue pas. Les Sénégalais savent qu’il manque quelque chose à la sélection. Tout le monde me demande de revenir. Chaque chose en son temps."
"Tout le système du football africain est corrompu"
Des choses à cacher chez les Lions de la Teranga ? "Oui, les primes non-payées par exemple, c’est anormal. Si je suis présent, ils ne pourront pas faire leurs magouilles. L’entraîneur actuel, Amara Traoré, faisait aussi des grèves pour toucher ses primes. A l’époque (en 2002), il avait 36 ans et évoluait à Gueugnon. Pourtant, on l’avait emmené avec nous. Ça veut dire qu’aujourd’hui, il n’est pas décisionnaire. C’est la Fédération qui décide pour lui. […] Tout le monde le sait, a assuré l’ancien Lensois. Le président aussi fait des magouilles. Ils magouillent entre eux. Le ministère leur donne de l’argent mais ils ne versent pas les primes aux joueurs. C’est inadmissible. Si j’étais convoqué, je ne laisserais pas passer ça. [...] Certains joueurs m’ont appelé pour se plaindre. Mais tant que je ne suis pas dans le groupe, je ne peux rien dire. Ces joueurs, il faut les laisser travailler car la route est encore longue. Les Sénégalais veulent que l’équipe gagne une Coupe d’Afrique. Notre génération a mis la barre très haute en 2002 avec une finale de CAN et un quart-de-finale de Coupe du monde."
Puis c’est au tour du football africain, dans sa globalité, d’en prendre pour son grade : "C’est un peu partout pareil. C’est à cause de ça qu’on ne gagnera pas de compétition majeure : les Sénégalais au niveau africain et les Africains au niveau mondial. […] Tout le système du football africain est corrompu. Certaines osent le dire et d’autres non. Ça peut tuer le football africain. Quand tu vois des mecs comme Seydou Keita ou Michael Essien qui hésitent à venir en sélection, ce n’est pas parce qu’ils ne veulent plus venir mais parce que le système les a dégoutés. Les fédérations ne sont pas professionnelles. La plupart des Fédérations aiment l’argent du football mais pas le football. Ces Fédérations doivent être sérieuses, savoir où elles veulent aller, payer les primes à temps, les billets d’avion à temps."