Conformément à nos développements antérieurs, l’Afssaps a publié un rapport très intéressant consacré aux médicaments antibiotiques qui ont été au cœur de tous les débats médicaux et sociaux pendant de très longues années. En effet, la France était dans une situation assez préoccupante à l’échelle Européenne mais également mondiale en raison d’une consommation excessive d’antibiotiques. En conséquence, les pouvoirs publics ont engagé une lutte vigoureuse contre la logique de prescription automatique d’antibiotiques à la moindre alerte infectieuse. A cet égard, il convient de rappeler que els pouvoirs publics, l’Assurance Maladie mais également les mutuelles santé ont communiqué de manière récurrente sur cette thématique au cours de la dernière décennie. Il est d’ailleurs important de souligner que cette consommation excessive entraînait des dépenses monstrueuses pour les organismes de protection sociale que sont l’Assurance Maladie et les mutuelles santé. En effet, une mutuelle santé intervient en tant que complément des remboursements effectués par l’Assurance Maladie dans le cadre du régime obligatoire de Sécurité Sociale.
Or, ce battage médiatique a visiblement porté ses fruits puisque l’Afssaps explique très clairement que la consommation d’antibiotiques a baissé en France depuis dix ans dans la plupart des classes. Néanmoins, cette question des classes d’antibiotiques reste centrale à la lumière des éclaircissements apportés par l’Afssaps : « Elle a néanmoins augmenté à l’hôpital pour des antibiotiques de réserve (tels que les carbapénèmes et la colistine) et en ville, par exemple pour l’association amoxicilline + acide clavulanique, les céphalosporines de 3ème génération et les quinolones. Or, ces deux dernières classes sont particulièrement concernées par l’émergence de bactéries multi-résistantes aux antibiotiques. Ceci souligne la nécessité de sensibiliser les prescripteurs à distinguer les antibiotiques de première ligne des molécules dont l’utilisation doit impérativement être limitée ». Il apparaît donc fondamental de poursuivre les efforts engagés en la matière afin d’aboutir à une situation complètement normalisée. En revanche à l’occasion de ce débat récurrent sur la prescription des antibiotiques, il est primordial de ne pas accabler les professionnels de santé parce qu’ils ne sont que le relais d’une tendance nationale. Dès lors, il convient d’informer les professionnels de santé de manière plus précise à propos de toutes ces molécules parce qu’elles ne sont pas nécessairement connues de tous en raison de la diversité de l’offre pharmacologique et surtout de son évolution perpétuelle.