Veuillez faire jouer l'audio au moment que je le signalerai et pour les nouveaux lecteurs, prendre le temps de lire le descriptif, merci.
L'espace-temps restreinte...
Juste avant de relater ce prochain éditorial, j'aimerais, mesdames et messieurs, vous partager un petit quelque chose. Lorsque j'étais adolescente et en pleine croissance d'inspiration pour l'écriture. Je créais des scénarios de film à l'âge de 13-14 et 15 ans et je les écrivais à l'encre par la suite, je les dactylographiais. Non, je ne connaissais pas l'internet, l'ordinateur à ce temps de ma jeunesse. Et une fois achevés, je les faisais lire à quelques copines au secondaire que je pouvais avoir confiance.
Sans me vanter, elles les appréciaient et m'encourageaient à les expédier à un éditeur. Ce que j'avais fait. Et je ne me rappelle plus si je l'ai déjà raconté pour vous, et, quelques-uns étaient envoyés aux éditions Alain Stanké. J'eus une réponse comme quoi, c'était bien mais... oui, mesdames et messieurs... mais j'étais beaucoup trop jeune pour être éditée, publiée.
J'avais donc laissé passer le temps pour en arriver aujourd'hui, à vous offrir presque le même format d'écriture, c'est-à-dire en style de scénario et avec les avantages de l'internet, j'y intègre de la musique, des chansons et des images! N'est-il pas formidable? Vive l'ordinateur!
J'ai rendez-vous avec une dame de l'espace. C'est rare, une astronaute. J'avais cette opportunité de l'interroger sur ce qui intrigue un peu tout le monde. Du moins, en aurais-je l'occasion, la chance? Dans ma tête, j'avais établi ma page de présentation mais au sein de l'équipe et du patron, certains facteurs devaient être supprimés. Julie Payette... la première Canadienne à s'être rendue, à bord de la navette Discovery, à la Station spatiale internationale, à 400 kilomètres au-dessus de nos cocos et de nos cocottes, mesdames et messieurs.
C'était en 1999. Dix jours en orbite, 153 fois le tour de la Terre. Et elle repartait. En avril dernier, à bord d'Endeavour, c'est elle qui manœuvrait les bras robotisés chargés d'assister les astronautes qui travaillaient dans l'espace. À part ça, une personnalité exceptionnelle. Musicienne de haut niveau, polyglotte (six langues), sportive accomplie, ingénieure, pilote de jets militaires, bardée de diplômes et d'honneurs, multiboursière. Une fille qui a des écoles et un prix scientifique à son nom, un timbre à son effigie et qui a inspiré à Luc Plamondon et à Kent Nagano l'opéra qu'ils sont à écrire sur des musiques de Franz Schubert Peut-être ont-ils terminé.... Et moi, je suis toute transie, nerveuse et comme pour chaque émission, je le suis.
Bienvenue à la xième émissions d'Humour, mesdames et messieurs. Aujourd'hui, lundi 20 juin 2011. Mon invité de cet après-midi... madame Julie Payette.
La voilà qui venait vers moi. Présentations. Étonnamment menue (59 kilos), très chic dans l'ensemble Marisa Minicucci proposé par la styliste (il lui allait si bien qu'elle demandait si elle pouvait l'acheter), elle esquissait un sourire, forcé on dirait, comme si elle s'excusait. Sous l'avalanche de boucles, les yeux étaient inquiets, le front plissé. Pour ma part, j'avais le style proposé par l'émission d'Humour.
Moi et Julie
Ne pas oublier la présentation de l'émission!
16:08 (vous devinerez que l'émission avait 8 minutes d'antenne sur vous)
snorounanne - On dirait que vous n'aimez pas vous faire photographier...
Julie Payette - Non, en général, quand on me prend en photo, c'est en groupe et en scaphandre orange. On s'assoit en rangée, on sourit, c'est fini.
snorounanne - Comme les équipes de hockey?
Julie Payette - Comme au hockey! Au fait, est-ce qu'on pourrait faire une photo de moi dans ma combinaison bleue?
snorounanne - Possible... si le budget nous l'offre! (clin d'oeil) C'est connu... vous êtes très loquace au sujet de votre profession, vous ne livrez pas votre vie privée. Je n'insisterai pas. De toute façon, on connaît l'essentiel. Une p'tite fille d'Ahuntsic, née en 1963, un papa ingénieur, une vocation précoce - elle est au primaire quand on marche sur la Lune pour la première fois, et ça l'impressionne à jamais.
- Mariée à un pilote d'essai américain du nom de Billie Flynn, deux fils, 14 et 5 ans. J'ai lu sur Internet que vous pratiquez la course à pied, les sports de raquette et la plongée sous-marine. Et que, chaque année, vous prenez part fidèlement, avec votre mari, à la Grande Traversée de la Gaspésie : 300 kilomètres en skis de fond. Je sais aussi que vous faites vous-même votre sauce à spaghetti, vous me l'avez dit.
Julie Payette - Eh oui! Et je sais que vous êtes une gourmande des pâtes. des sauces à spaghetti, alors, je vous en ai apportées.
snorounanne - Vous êtes trop bonne, trop généreuse. Ce sera avec plaisir d'y goûter. De faire un bon souper et de me dire: Bon sang! Cette sauce à spaghetti de Julie me transporte en orbite!
Julie Payette - (riant) J'y mets des champignons qui vont vous téléporter jusqu'au satellite! Non, je plaisante, des farces.
snorounanne - Star Trek! Madame Julie Payette,...
Julie Payette - Juste Julie fera l'affaire.
Close up! Julie Payette!
snorounanne - Comme vous voudrez. J'ai vu des photos des entraînements auxquels vous êtes soumis, vous les astronautes. C'est... athlétique !
Julie Payette - D'ailleurs, on a beaucoup de points communs avec les athlètes olympiques. Comme nous, ils travaillent dans l'ombre pendant des années. Ils se perfectionnent, font des sacrifices. Et arrive le moment où ils doivent performer. Ce moment-là, pas un autre. On ne peut pas dire : « Je vais performer une autre journée. » Non, le lancement se fait aujourd'hui ou bien le 100 mètres se court maintenant. C'est ainsi.
snorounanne - Et vous suscitez, les uns et les autres, beaucoup d'admiration. Pourquoi?
Julie Payette - Parce que c'est excitant ce qu'on fait. J'apporte ma culture, mon monde, je représente mon pays.
snorounanne - Vous avez été longtemps astronaute en chef de l'Agence spatiale canadienne. Que pensez-vous de votre rôle d' ambassadrice?
Julie Payette - Représenter son pays, c'est un grand privilège. Dans le cas de la Station spatiale internationale, c'est une énorme collaboration, le projet d'ingénierie le plus ambitieux que les humains aient jamais entrepris en temps de paix. Et ça se passe dans un but et pour des raisons pacifistes.
snorounanne - Expliquez-nous ça, Julie.
Julie Payette - On ne le fait pas dans un but de domination, de pouvoir. On le fait en collaboration, entre autres avec des nations qui étaient, il y a à peine deux décennies, des ennemies jurées et qui sont aujourd'hui des partenaires. La Russie, les États-Unis, le Japon, plusieurs pays européens, le Canada.
snorounanne - Que faisiez-vous là-haut?
Julie Payette - On construisait un laboratoire nommé Kibo, en japonais, espoir, en français. Et ce qui était extraordinaire, c'est qu'une partie du module a été faite au Japon, une autre en Russie et on envoyait ça dans l'espace, on imbriquait les deux morceaux l'un dans l'autre, dans un environnement où rien n'était possible. Pas d'air, pas de pression, des changements de température extrêmes, de moins 150 à 150 degrés Celsius. La radiation, les micrométéorites... et ça marche ! Vous n'en entendez pas parler mais, si ça ne marchait pas, là vous en entendriez parler.
snorounanne - Comme pour Columbia... en 2003, la navette Columbia se désintégrait pendant son retour sur Terre, avec à bord sept de vos collègues. (Elle réagissait vivement.)
Julie Payette - Attendez, là! Il y a eu seulement 100, 120 vols de navettes. Avant qu'on mette un Boeing 747 sur le marché commercial, il est testé plusieurs centaines de fois. La navette reste un véhicule expérimental. Ça fait à peine 40 ans qu'on va dans l'espace. C'est tout, tout, tout, tout nouveau ! On venait d'installer, il y a trois jours, ce que nous, les astronautes, on appelle la Cadillac des modules. En avez-vous entendu parler?
snorounanne - Non. En tout cas, je ne suis pas tellement les brics à bracs de ces engins spatials.
Julie Payette - Pourtant, avec ce laboratoire, on va pouvoir vraiment commencer à résoudre certaines des très nombreuses questions qu'on se pose toujours.
snorounanne - Que répondez-vous à ceux qui voudraient stopper les recherches spatiales et consacrer l'argent à régler la faim dans le monde?
Julie Payette - On touche ici à un mythe à propos de la recherche en général. Si on regarde le budget que la majorité des gouvernements injectent dans leur secteur recherche et développement - et ça englobe tout, pas seulement l'espace -, c'est des pinottes, moins de 1 %. Tout le reste passe ailleurs : les infrastructures, les programmes sociaux, beaucoup dans le budget militaire. La recherche fondamentale, c'est vrai, on ne sait pas où ça mène.
- Mais une chose est sûre, c'est que si on ne cherche pas, on ne trouvera pas. Moi, je dis qu'en tant que nation on n'investit pas assez dans la recherche ; on laisse d'autres faire les découvertes ; ensuite, pour en bénéficier, eh bien, il faudra payer.
snorounanne - Nous avons une image, une photo à montrer aux télé-spectateurs, Julie. Tenez... regardez sur le moniteur juste ici.
Elle était dans la navette spatiale et elle flottait.
Julie Payette - Jolie photo! Vous en avez pas lorsque j'étais bébé ou petite fille? J'ai entendu dire que vous êtes une experte pour les photos souvenirs.
snorounanne - En fait... c'est à l'autre émission.
Julie Payette - Oh! Je me suis trompée? Désolée...
snorounanne - Mais... cela dépend si vous avez des photos disponibles. Nos recherchistes sont parfois intenses quoique... ils reviennent la tête basse quelque fois. Pas tout le monde qui aime se montrer bébé, enfant en bas âge.
Julie Payette - Je ne disais ça que pour voir si vous en aviez trouvé une (petit clin d'oeil)
snorounanne - Julie Payette, nous allons à des pauses commanditaires et nous reviendrons avec la suite, d'accord?
Julie Payette - D'accord.
snorounanne - À tout de suite, mesdames et messieurs.
Les pauses commerciales défilaient, ensuite, nous étions revenues en ondes puis le temps s'espaçait et on poursuivait et d'autres pauses enchaînaient et bref... nous arrivions presque à la fin.
snorounanne - Voudriez-vous que vos fils fassent la même chose que vous plus tard?
Julie Payette - Pas du tout. Ce que j'aimerais, c'est que mes fils fassent quelque chose qui leur plaît. Je leur dis souvent, en riant: La seule chose que je ne vous permettrai pas de faire, c'est de ne rien faire. Le reste, c'est votre choix. J'ai l'impression que ce seront des artistes.
snorounanne - Et le méga vol de la navette, dernièrement? Vous étiez choyée.
Julie Payette - Un très, très gros vol. J'étais l'ingénieure de bord. Dans la navette, il y avait le commandant et le pilote, qui étaient toujours des militaires américains, c'est la règle. Le plus haut poste auquel on peut accéder, c'est d'être assis entre les deux. Et c'est là que j'étais. Au poste de pilotage de la navette.
snorounanne - Vous étiez consciente du prix à payer ? Des heures dures et des nuits blanches?
Julie Payette - Tout a un prix. There is no such thing as a free lunch. Il n'y a rien de gratuit dans la vie. Il faut mettre l'effort pour avoir ce qu'on veut, point, ça vient de s'éteindre. La chance, c'est extrêmement rare, c'est la loterie. Mais la probabilité de réussir est grande quand on y met l'effort, la persévérance et qu'on choisit un métier parce qu'on veut le faire. Moi, ma job c'est d'être l'ingénieure de vol, l'opérateur robotique. C'est une énorme tâche, 50 % de mon entraînement.
snorounanne - Vous avez un grand sourire en disant "énorme tâche"!
Julie Payette - C'est un grand honneur, un grand honneur. Et je suis fière de ce que je fais. Depuis le début, chaque fois qu'on m'a demandé à la NASA à quoi j'aspirais, j'ai répondu "ingénieure de bord ". Parce que c'est du pilotage. Et c'est assez rare que quelqu'un dont la langue maternelle n'est pas l'anglais se retrouve à ce poste.
- Même chose pour les capcom, les capsule communicators. Je suis capcom depuis quatre ans. Vous savez, cet énorme centre de contrôle, à Houston, où sont tous les ordinateurs? Vous l'avez vu dans Apollo 13 : "Houston, we have a problem." Il existe pour vrai et moi, j'y travaille. J'assure la communication avec les astronautes qui sont dans l'espace.
- Et les capcom de langue maternelle non anglaise à Houston, ou de langue maternelle non russe à Moscou, ils sont rares. Alors c'est un bel honneur. Et je vous assure que la première fois qu'un astronaute de Discovery que j'appelais m'a répondu "Bonjour, Julie" en français, ça m'a fait plaisir.
snorounanne - Aviez-vous peur, le matin du départ?
Julie Payette - Non. Ce dont j'ai le plus peur, comme tout le monde dans le métier, c'est de faire une gaffe qui mettrait la mission en péril.
snorounanne - Vous avez vu la Terre d'en haut. Comment vous sentiez-vous?
Julie Payette - Écoutez... on est vraiment fasciné, c'est beau, magnifique, intéressant, on se pose des questions. Puis, bang, il faut aller faire autre chose. Parce que les astronautes ont des horaires serrés à respecter. Et puis ce n'est pas nous qui décidons ce qu'on fait et quand. Dans les missions de construction de la Station spatiale, tout est chorégraphié.
snorounanne - Les enfants, ça a changé quoi, dans votre vie?
Julie Payette - Oh la la... vous passez d'une question à l'autre, sautez extraodinairement d'un grand bond. Évidemment, ça prend toute notre vie. Mais moi, je ne suis pas une personne d'absolu. Comme la plupart de mes collègues, mes amis pilotes inclus, on n'est pas des émotifs. Ça ne m'a pas transformée d'aller dans l'espace, d'avoir des enfants non plus. Ça m'a changée, donné une expérience, fait grandir. Comme tout le monde.
snorounanne - Ce serait quoi, votre défaut le moins avouable?
Julie Payette - Je suis très cartésienne. Et ça a des mauvais comme des bons côtés. En fait, ce n'est pas mauvais dans mon métier. Mais d'autres fois...
snorounanne - Je vous sens réticente quand je pose des questions sur vous.
Julie Payette - Je trouve qu'on pose beaucoup de questions sur moi!
snorounanne - Ça vous énerve?
Julie Payette - Bien, des fois, je ne sais pas quoi dire. Je ne suis pas si intéressante, c'est mon métier qui est intéressant. Je n'ai pas besoin d'être sur la sellette pour bien faire mon travail.
snorounanne - Vous savez, d'un certain point de vue, on se ressemble vous et moi. Et puis, vous prenez un peu de vacances ? Qu'est-ce que vous faites alors?
Julie Payette - Du sport. L'hiver, on vient souvent skier ici, en famille.
snorounanne - On vous imagine très forte, en pleine maîtrise, cérébrale, réfléchie. Rien ne peut donc vous déstabiliser? (me fixant, puis baissant les yeux, l'air de chercher la réponse à l'intérieur d'elle-même. Six longues secondes s'écoulaient. Ma question a l'air de... la déstabiliser.)
Julie Payette - Non... Je ne sais pas.
snorounanne - Vous ne savez pas ce qui vous déstabilise?
Julie Payette - Plein de choses, mais... des écueils, j'en ai eu, j'en ai encore, j'en aurai toujours et, comme j'en ai eu de sérieux, j'ai décidé que ce que je veux... je ne suis pas sûre de répondre à votre question du tout... (Tout à coup, son regard s'allumait.) L'injustice peut-être? Voilà. J'y arrive. J'ai tourné autour du pot depuis tantôt, mais... oui, oui, l'injustice, j'ai beaucoup de difficulté avec l'hypocrisie, l'injustice.
snorounanne - Moi donc. Julie... dernière petite question. Un jour, vous cesserez d'être astronaute. Qu'allez-vous faire?
Julie Payette - Un peu de tout... Enseigner, j'aimerais bien. (La voix était lasse. La journée a été longue.) Mais d'abord, je veux du temps. On se dit : "J'ai encore du temps" puis, à un moment donné, il n'y en a plus... Est-ce que je rêve en couleurs en pensant qu'un jour je vais avoir du temps?
snorounanne - Vous avez été superbe et vous avez passé le test du questionnaire, ma belle. Je tiens à vous remercier de votre temps que vous nous avez accordée. Prenez soin de vous, de votre petite famille, de vos collègues de travail. Continuez ce métier. On vous adore! Et pour terminer, cela en beauté, mesdames et messieurs, nous circulerons des images de ce beau voyage dans l'espace. Au revoir, bonne semaine et surtout, bon début de l'été! Dès demain, officiellement. Bye bye!
Un, deux, trois... l'émission prenait fin et on passait aux commerciaux. Je saluais une fois de plus, Julie, avec une bonne poignée de main et un bisou sur la joue. Avez-vous trouvé cela intéressant mesdames et messieurs de la planète Terre? Ne répondez pas si vite... vous avez le temps... prenez le temps... mais... savez-vous comment avoir du temps pour vous?
Ma tendre chérie, Genny, venait me chercher. Alors Dédé pouvait rentrer seul sans m'avoir comme passagère. Il était autour des 18 heures 10.
Geneviève Dubois - J'ai pris un peu de temps pour regarder ton émission, mon adorée. Pardonne-moi si je te bouscule, mais je dois retourner au centre avant 22 heures. Nous avons amplement du temps,...
snorounanne - Okay, okay, ça va... Julie Payette a passé le message sur le temps. J'ai compris.
Geneviève Dubois - Nous sommes sur un cas vraiment crevant. Des meurtres en série et des corps de femmes trouvés battus à mort.
snorounanne - Vous tenez cela mort, les nouvelles n'en parle pas. Dis, ça n'a pas été élucidé? Vous en mettez tous du temps... hein?
En noir et blanc... ça fait chic!
Geneviève Dubois - Tu disais? Ah... je sais... excuse-moi. C'est la fatigue.
snorounanne - Je déconnais, moi aussi, sur le temps...
Geneviève Dubois - (étant seules à l'abri des regards) Je t'aime ma puce. J'ai envie de t'embrasser.
snorounanne - Ici... maintenant? (elle m'embrassait tendrement)
Geneviève Dubois - Je t'invite à souper et je te ramène chez toi.
snorounanne - Embrasse-moi encore... (on s'embrassait amoureusement)
Geneviève Dubois - (La belle et alléchante Evelyne passait non loin) Salut Evelyne!
Evelyne Martin - Oh! Regardez qui sont là... les tourterelles... Bonjour Geneviève! (me saluant simplement) Snorounanne... Je suis pressée, désolée. On aurait pu aller prendre un verre tous les trois.
snorounanne - Ça ira pour une autre fois, Evelyne. (souriant)
Evelyne Martin - Mais oui! Bon bien... Au revoir les amoureuses. Bonne soirée! (se dirigeant vers le couloir)
Geneviève Dubois - Merci! Et bonne soirée!
snorounanne - C'est à peine si elle me souriait.
Geneviève Dubois - Ah... j'ai pas remarqué. Allez, on quitte. (allant vers la sortie) J'ai une de ces faims, pas toi?
snorounanne - Le jour où je ne sentirais plus la faim, ce sera ma fin... (une grimace taquine)
Nous n'avions pas encore commandé. Je lui parlais de mes tracassements existentiels.
snorounanne - (reluquant une serveuse) Ces écritures fascinantes et trop bien codées, je les ai mises à l'épreuve en trois occasions pour trois cas différents.
Eh bien oui! Dédé et moi! Le lendemain.
Dédé - Tu... tu veux dire? Mises à l'épreuve sur des personnes?
snorounanne - Pour des personnes, oui mais pas contre des personnes. Contre... en somme, pour chasser des entités.
Dédé - Tu aurais pris certaines écritures de ce cartable rouge pour en faire quoi?
snorounanne - Je n'ai pas fait de copie, Dédé. J'ai de naturel, ces écrits. Comme elle fait partie de mon être, c'est comme avoir une autre langue maternelle à maîtriser.
Dédé - (regardant de gauche à droite, comme s'il voulait personne nous entende) Sais-tu que tu peux jouer avec le feu? Tu, tu, tu le dis toi-même ne pas savoir ce que ces symboles, ces signes veulent dire.
snorounanne - J'ai le senti développé. Si je les utilise pour une bonne cause, elles agissent, répondent en conséquence. Et crois-moi, ça marche!
Dédé - Et... et ces personnes-là, tu les connais?
snorounanne - Oui. De près et de loin. Après tout, je ne fais pas ces choses que pour mon bon plaisir et je n'ai pas ce... (la serveuse approchait)
serveuse - Vous avez choisi?
Dédé - Un cheeze burger pour moi, s'il vous plaît.
snorounanne - La politesse... tu oublies? Les dames d'abord...
serveuse - Pour vous?
snorounanne - Un quart de poitrine de poulet, salade de chou, frites, petit pain rond et un pepsi, s'il vous plaît.
serveuse - Monsieur prendra-t-il une boisson gazeuse?
Dédé - Même chose, merci.
serveuse - Je vous remercie. (quittant notre table)
snorounanne - Qu'est-ce qui te faire sourire comme ça?
Dédé - Tu n'as pas cessé de la zyeuter. Je t'ai vue. Et... sa poitrine hen?
snorounanne - Dédé... y a des jours où je me passerais merveilleusement bien de tes commentaires à la macho.
Dédé - Dis que tu la regardais juste à cette hauteur, allez dis!
snorounanne - (prenant et buvant tout le verre d'eau) Non. Tu ne m'auras pas.
Dédé - Tu mens... et je le vois dans tes yeux.
snorounanne - On peut changer de sujet? Pour en revenir à notre discussion de tantôt, je n'ai pas ce don pour n'en rien faire.
Dédé - Je sais... mais...
snorounanne - Mais quoi? Y a un truc à payer?
Dédé - Hen quoi? Tu... tu viens juste de dire les mots que j'avais en tête. Comment tu as fait? T'as deviné? T'as su? Tu lis dans mes pensées?
snorounanne - Genny, elle aussi, pense cela. (voyant mon verre vide) Mademoiselle? Je peux avoir un peu d'eau s'il vous plaît.
Dédé - Snorouranne, écoute-moi bien. Il te faut être plus prudente et plus attentive et non trop naïve. Encore là, tu vas me dire que je répète... mais il faut que tu saches que ce que tu as et ce que tu es, tu ne dois pas en parler avec n'importe qui.
snorounanne - Je suis pas stupide, je sais. (serveuse remplissant le verre d'eau) Merci, c'est gentil. (beau sourire)
Dédé - (la serveuse se retirait) Non... tu n'as pas l'air de te rendre compte des effets autour de toi.
snorounanne - Bon... selon toi, je devrai faire quoi? Mettre en lieu sûr ce cartable rouge? Puis, m'enfermer à vie dans une toute petite pièce sous verrou?
Dédé - Disons que le mal est déjà fait... et... non! Je te le dirai... lorsque tu es allée à cette rencontre avec toutes ces espèces d'hommes et de femmes,...
snorounanne - Il n'y en avait juste une femme parmi ces vautours. Et, elle a été correcte avec moi. Nous avons pris un café après cette conférence.
Dédé - Tu lui as parlé?
snorounanne - Bien sûr que je lui ai parlée...! Ç'aurait été idiot de prendre un café et de garder le silence, non?
Dédé - Tu lui as parlé de toi, de ces choses, de ces écritures codées?
snorounanne - Bien... je ne me rappelle plus exactement mais c'est fort possible. Insinuerais-tu que j'aurais fait une bévue de lui en parler?
Dédé - Tu connais son nom de cette femme? Qui est-elle? Que représente-t-elle?
snorounanne - Hé là... Nous sommes dans un restaurant partageant un souper. T'as l'intention de me faire subir un interrogatoire? Si oui... j'ai autre chose à faire, tu m'excuseras. (me levant de table)
Dédé - (me retenant par le bras) Ça va, ça va. On n'en discute plus. J'aurais aimé savoir si c'est quelqu'un qu'on peut se fier. Bon... parfait snorounanne. À ta guise! On change de sujet.
snorounanne - (d'un rire étouffé) Quoi? C'est du Da Vinci code? J'aurais tous les démons, les faux prêtres, les hommes en noir, les services secrets de tous les pays, les extraterrestres, l'univers à mes trousses pour du gribouillage enfantin? La fiction, le supranaturel voilà mes antécédents.
Dédé - Tu déconnes. Si tu pouvais te rappeler de son nom.
snorounanne - Okay, okay... je fouillerai dans ma mémoire. Mais en ce moment, rien ne me dit d'être sérieuse.
Dédé - Toujours perturbée par sa poitrine hyper tonifiée hen?
snorounanne - La ferme Dédé! Tu n'es pas drôle.
Les jours de la semaine du 20 juin étaient acheminés avec un bon rythme. Genny venait passer le week-end chez moi. Pendant que je prenais un bain de détente, elle m'avait dit qu'elle écrirait une lettre à sa mère. Souvenez-vous que madame Dubois avait pris le contrôle de sa personne et la décision de partir dans un Centre de désyntoxication. Et, elle avait choisi un centre aux États-Unis étant un endroit de guérison, lui avait-on confiée. Pourquoi lui écrire quand elle pouvait lui téléphoner? Madame Dubois l'avait ainsi suggéré. Cela lui ferait moins mal au coeur lire une lettre que d'entendre une voix au téléphone de ses proches.
Adorable était-elle...
Elle écrit de la main gauche... oh! Une gauchère!
Et à la sortie du bain, elle m'attendait et m'avait fait lire la lettre adressée à sa maman. J'en ai eu le coeur gros. Simultanément, nos yeux ne se détachaient plus l'une de l'autre. Nos sens du désir nous envoyaient des signes que nous ne pouvions résister.
Et voilà que j'abandonnerai à ce paragraphe d'écrire pour que vous puissiez engager vos sens du désir à votre aise. Genny portait cette tendresse, cet amour et ce désir que tout mon être acceptait sans contredit.
Nous nous aimions et nous le sentions. Sur ce, je vous laisse aller dans vos pensées. Les miennes sont déjà toutes prêtes et avec ces quelques images... Et la chanson interprétée par Adele que vous trouverez aisément sur youtube. Le titre: Lovesong.
Merci à chacun et chacune de vous de faire de "Mon Éditorial" ce dont j'ai toujours voulu faire... un scénario, un roman imagé. Merci de les lire. Je vous souhaite une agréable fin de la semaine et une belle fin de semaine de la St-Jean pour les fêtards! Bon congé chers québécois! À bientôt! Bisous!
Baisers, baisers... quels baisers...!
Faire l'amour... faire la tendresse...