Ce gamin au vélo et au t-shirt rouge, Jean-Pierre et Luc Dardenne l’ont trouvé par hasard, au détour d’un casting. Les frères belges ne voulaient pas avoir quelqu’un de connu pour jouer le personnage principal. La décision a vite été prise : choisir Thomas Doret était une évidence. Véritable révélation cinématographique, il incarne naturellement et avec intelligence la violence de la détresse dans laquelle ce jeune adolescent est plongé parce que son père refuse d’assumer ses responsabilités. Une violence émotionnelle qui ne tombe jamais dans le pathos ni la sensiblerie et qui se traduit à l’écran par une justesse d’interprétation scénique. Malgré une existence difficile, Cyril reste un garçon optimiste dont la vitalité presque maladive de corps comme d’esprit et son refus d’abandonner, de baisser les bras en font sa principale force de caractère.
Filmé pendant l’été (une première chez les frère Dardenne), Le gamin au vélo est un film avant tout rayonnant. Une saison qui contraste avec l’atmosphère habituelle à laquelle le couple fraternel belge nous a habitué. La musique, présente à quelques instants dans le long-métrage, est également une chose très rare chez les frères Dardenne mais n’enlève en rien à la mise en scène. Le film est fluide et léger, rythmé par les coups de pédale de Cyril donné à son vélo.
Grand Prix du 64ème Festival de Cannes, le nouveau long-métrage de Jean-Pierre et Luc Dardenne est une critique sociale contemporaine réussie qui échappe au discours moralisateur sur le thème qu’il traite.
Sortie en salles le 18 mai 2011