Le transport aérien est régulièrement stigmatisé pour être un gros émetteur de gaz à effet de serre et totalement dépendant du prix du pétrole. C’est pourquoi l’essentiel des commandes enregistrées depuis deux jours au Salon du Bourget portent sur des appareils à consommation réduite, comme l’A320 NEO.
Avec la hausse du prix du baril, passé de 75 à 110 dollars depuis l’année dernière, le pétrole guide les calculs des compagnies aériennes qui cherchent à acquérir des modèles moins consommateurs en carburant.
L’Airbus A320 NEO a ainsi engrangé pas moins de 226 commandes en deux jours et près de 600 depuis le début de l’année. Son seul avantage est d’offrir une économie de carburant de 15 % par rapport aux versions actuelles, grâce aux nouveaux moteurs développés par Pratt & Whitney et CFM.
Il y a encore un an, de nombreuses compagnies, comme Air France, jugeaient ce gain de 15 % peu intéressant, estimant que, si le carburant représente environ 25 % des coûts d’exploitation, l’économie réelle offerte par le NEO serait de 3,75 % sur l’ensemble des coûts pour un prix catalogue en hausse de 5 %. Mais, depuis, le prix du baril est passé de 75 à 110 dollars, et la facture de carburant des compagnies, qui avait déjà augmenté de 26 % en 2010, devrait encore prendre 30 % cette année. Du coup, plusieurs compagnies à l’origine sceptiques comme Air France ou Air Lease s’intéressent désormais à l’A320 NEO.
Dans un contexte durable de pétrole cher, il y a fort à parier que la consommation de pétrole sera l’élément déterminant des prochaines commandes des compagnies aériennes et des développement futurs des industriels.