Les données récentes de l'OCDE révèlent une tendance à la hausse de la consommation des antidépresseurs à des doses quotidiennes par millier d'habitants, passée de 32,4 en 2000 à 52,1 en 2007 (source: OCDE, 2009).
Andrew Oswald, professeur d'économie à l'Université de Warwick, et co-auteur de l'étude, décrit ses résultats: " Nous commençons tout juste à obtenir des données précises sur la consommation d'antidépresseurs et sur le profil de ceux qui en prennent. Mais comme nous vivons dans l'ère la plus “confortable” de l'histoire des êtres humains, peut-être devrions-nous nous demander pourquoi une personne sur dix en Europe d'âge moyen a besoin d'une pilule pour faire face à la vie. C'est un très grand nombre de personnes qui dépendent d'un bonheur chimique. "
L'ensemble des données est issu de l'enquête Eurobaromètre de février-mars 2010. Les données couvrent les 27 pays européens et ont été issues des réponses aux questions suivantes: «Avez-vous pris des antidépresseurs au cours des 12 derniers mois?
- Oui, régulièrement, pour une période d'au moins 4 semaines.
- Oui, régulièrement, pour une période de moins de quatre semaines.
- Oui, de temps en temps quand je ressentais le besoin.
- Non, pas du tout".
Les principaux résultats de l'étude confirment une aptitude au bonheur en “U” au fil de la vie:
· 1 Européen adulte sur 13 et 10% des Européens d'âge moyen a consommé dans les douze derniers mois un antidépresseur;
· les taux d'utilisation des antidépresseurs sont nettement plus élevés au Portugal, au delà de la norme européenne, mais aussi en Lituanie, en France et au Royaume-Uni;
· la probabilité de prendre un antidépresseur est la plus élevée parmi les personnes d'âge médian, de sexe masculin, sans emploi, à faibles niveaux d'éducation et divorcés ou séparés;
· le modèle de courbe des âges se vérifie à la fois pour hommes et pour les femmes, partout en Europe occidentale et orientale, avec un pic à la quarantaine.
· Les enfants ne sont en aucun cas une cause de mal-être puisque c'est un facteur de réduction de consommation d'antidépresseurs!
· Ces résultats sont cohérents avec le modèle qui décrit en “U” la courbe du bonheur au fil de la vie. Mais l'explication scientifique pour ce seuil à la quarantaine reste encore inconnue.
Source: University of Warwick et IZA Institut “Antidepressants and Age”, by David G. Blanchflower and Andrew J. Oswald