Mélenchon au second tour de la présidentielle : c'est possible !

Jean-Luc Mélenchon l'a clamé haut et fort à plusieurs reprises : il sera devant le parti socialiste et présent au second tour. Quand on regarde son score potentiel selon les sondages, il est vrai que cela fait sourire. Et pourtant, il a des arguments à faire valoir, et ce n'est peut-être pas que de l'auto-persuasion.

1) Parce que j'ai déjà expliqué (ici) pourquoi et comment il était systématiquement sous-estimé dans les sondages.

2) Parce qu'il faut se rappeler qu'un an avant la présidentielle de 2007, François Bayrou était crédité de 6 à 7 %, et qu'il en a fait 18. Autrement dit, faire des sondages aujourd'hui, cela ne veut rien dire.

3) Parce que le retrait d'Olivier Besancenot lui ouvre un véritable boulevard à gauche du PS.

4) Parce que l'air du temps est à la contestation, à la remise en cause globale du système et du monde dans lequel nous vivons. Or, Jean-Luc Mélenchon incarne à gauche cette remise en cause contrairement au PS ou aux écologistes. Ces deux partis seront mis en permanence devant leurs contradictions, comme celle d'être pro-européen ou d'avoir par le passé soutenu les politiques libérales qui sont à l'origine du marasme actuel.

5) Parce qu'il récupérera une partie de l'électorat populaire qui voulait exprimer sa colère en votant Marine Le Pen. Cette dernière, en donnant des accents en apparence plus républicains et sociaux à son discours a certes contribué à banaliser son parti, s'est ouvert en grand les portes des médias, mais a fait une erreur stratégique. Elle s'est coupée d'une partie de sa base, mais surtout elle s'aventure sur des terrains où elle n'est pas crédible, et rend par opposition plus convaincant le discours tenu par le Front de Gauche et Jean-Luc Mélenchon. Entre la copie et l'original, sur le terrain économique et social, les gens préféreront l'original.

6) Parce que le caractère impétueux du candidat Mélenchon peut le servir. En ces temps de colère, il est en phase avec l'humeur des Français.

7) Parce qu'il est le seul à parler aux ouvriers et aux employés, il est le seul à s'intéresser à leurs problèmes quotidiens, là où Mme Le Pen qui s'adresse au même électorat en principe, se contente de flatter leurs instincts les plus bas. Jean-Luc Mélenchon fait le pari de parler à leur intelligence.

8) Parce que si les militants communistes jouent le jeu, et rien n'indique qu'ils ne le feront pas, il dispose d'une véritable force de frappe militante.

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