L’UMP cherche la faille dans l’organisation et la légalité de la primaire socialiste

Publié le 22 juin 2011 par Hmoreigne

La stratégie reste invariable, seuls les arguments changent. Plus l'échéance se rapproche et plus l'UMP s'agite pour tenter de décrédibiliser l'innovation politique majeure dans la vie politique française que constitue l'introduction de primaires pour désigner un candidat aux présidentielles. Faute d'avoir réussi à mettre en cause la légalité du dispositif, la majorité présidentielle distille le doute en évoquant fraude et fichage politique. Dans le même temps préfectures et mairies UMP ont pour consigne d'entraver l'organisation du scrutin.

Et si finalement c'était l'UMP qui assurait la meilleure publicité pour la primaire socialiste ? A trop en faire la majorité présidentielle prend le risque d'inciter les réticents de gauche à faire le déplacement sans incidence sur les électeurs de droite qui sont censés ne pas venir voter.

A moins que finalement, le tapage de l'UMP ne soit destiné à convaincre l'opinion que si la droite à recours au candidat naturel, quasi de droit divin, c'est parce que l'organisation de primaires est techniquement impossible à mettre en place.

L'exercice de langue de bois n'y fera rien. La primaire socialiste a aujourd'hui tout pour réussir. Le seul risque potentiel serait de ne pas atteindre la barre symbolique du million de participants. Mais l'attente d'alternance est telle que cette hypothèse est peu vraisemblable. Le vrai suspens portera en revanche sur l'écart qui séparera les deux finalistes. Car pour jouer son rôle de rampe de lancement vers 2012, le scrutin ne peut laisser, comme ce fut le cas avec le vote sur le choix de la Première secrétaire, de place au doute. Pour le reste, comme le dit si bien le proverbe, les chiens aboient, la caravane passe.

La palme du ridicule revient à Eric Raoult (en photo), élu d'un territoire qu'il n'hésite pas à dénigrer. Dans un courrier adressé à Martine Aubry, le député UMP de Seine-Saint-Denis demande que son département soit "dispensé" de primaires socialistes. "Ce département de banlieue qui a connu tellement de fraudes électorales depuis 30 ans et dont la culture politique ressemble plus à de la pression qu'au consensus républicain, devrait être considéré comme un département sinistré électoralement et donc traité à part du reste du territoire". "Les risques de fichage y existent déjà, notamment pour le personnel communal, les présidents d'associations, les commerçants, les demandeurs de logement ou de places de crèche", écrit notamment le parlementaire, également maire du Raincy.

Ces excès verbaux font le jeu de Martine Aubry qui déclarait mardi soir qu'"un vent de panique" soufflait sur la droite "dès que l'on parle" de démocratie. "Faut-il encore une fois que le fait de donner la parole aux Français les inquiète ?", a ironisé la Première secrétaire du PS après avoir rappelé que tout avait été fait dans les règles et validé par la Conseil constitutionnel et la CNIL.

Crédit photo : David Monniaux (Wikimedia)

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