Quelques pas vers la lumière de Bruno Marchand

Presque 20 ans après le début du projet et 6 ans après le 4^ème épisode de Little Nemo créé par Moebius, Bruno Marchand a sorti, à 44 ans, le premier volet de cette nouvelle trilogie qui lui tient au cœur et dont il orchestre toute la réalisation, du scénario aux couleurs.
Construit comme un Road movie, ce récit est une enquête sur le passé du père de Marianne Bell, jeune et jolie Parisienne. Un matin, en route pour le Jardin des Plantes où elle travaille à Paris, elle manque de renverser un homme. Le rescapé, Peter Banning, s’avère être un ami de son défunt père, Simon Bell. Avant son décès en captivité pendant la Seconde Guerre Mondiale, Simon lui avait fait part d’un carnet remis à un soldat népalais. Peter lui avait promis de le retrouver et le remettre à son épouse. Mais il n’avait trouvé ni le soldat ni la mère de Marianne. Or ce carnet pourrait contenir des éléments prouvant l’honnêteté de Simon accusé de traitrise lors de ses derniers faits d’arme. Marianne et Peter décident alors de faire la lumière sur cet imbroglio …
L’intrigue semble venir de loin et bâtie sur d’étranges coïncidences qui voudraient s’apparenter au destin. Passé ce sentiment, le lecteur plonge dans cette improbable rencontre et cette enquête improvisée avec délectation. Il découvre un album aux codes classiques dans la pure tradition ligne claire. Le dessin soigné et fin de Bruno Marchand le transporte dans les années 50 dans les villes de Londres et Paris, superbement reconstituées dans les moindres détails. Enfin, le parti pris de jouer sur les tons de deux couleurs principales donne un cachet supplémentaire.
Sorti dans la collection Quadrants, cet album se détache par sa qualité du flux de la production de l’éditeur Soleil. Nous ne nous en plaindrons pas. Vivement le voyage suivant aux Indes.