On ne dira pas qu'on s'en doutait un peu. Mais on n'est pas totalement étonné des derniers développements du dossier "FACEM", du nom de l'investisseur assez mystérieux dégoté par Bernard Laporte en vue d'abonder le capital du Stade Français.
L'annonce par le club parisien d'un dépôt de plainte contre X pour escroquerie éclate néanmoins comme un coup de tonnerre dans le ciel bleu du Top 14. Alors que Max Guazzini pensait en avoir terminé avec ses soucis financiers et recommençait à s'activer sur le marché des transferts, il se retrouve dans une situation plus que périlleuse, avec un déficit de plusieurs millions à combler et le risque, de plus en plus prégnant, de se voir rétrogradé en ProD2 par la DNACG.
Depuis plusieurs semaines, des dirigeants (parmi eux Mourad Boudjellal), des journalistes et jusqu'à certains supporters s'interrogeaint sur la solidité de ce dossier, et la relative opacité qui régnait autour de l'identité et de l'activité de la FACEM. Même si le propriétaire du groupe canadien, Job Ariste, se défend d'être un escroc, force est de constater que la plainte déposée par le Stade Français pointe des faits graves et, s'ils sont avérés, pénalement répréhensibles.
Les conséquences de cette affaire sont d'ores-et-déjà non négligeables : le stade Français n'est plus sûr de son avenir et va, au mieux, perdre du temps dans la préparation de sa saison. Au pire, il évoluera dans une division qu'il a quitté il y a 14 ans et dont il n'est jamais aisé de sortir. Dans une telle hypothèse, plusieurs cadres devraient quitter le navire, en particuliers Mathieu Bastaraud qui pourrait profiter du malheur du club qui l'a hissé au plus haut niveau.
Même si le conditionnel reste de mise, on est très inquiet sur l'avenir immédiat du Stade Français. Trouver des actionnaires pour mettre cinq à six millions d'euros sur la table n'est pas une mince affaire. D'autant que le club sera de nouveau auditionné par la DNACG dans moins d'une semaine. C'est très court, sans doute trop.
Rien n'est perdu, certes, à part peut-être la crédibilité de Bernard Laporte. Après ses démêlées Bayonnaise, l'ancien secrétaire d'Etat ne redore pas précisément son blason avec ce nouveau couac, majeur celui-là. Les plus médisants rappelleront que sa précédente tentative de sauvetage de club, celui de Bègles-Bordeaux en 2002, ne s'était pas conclu beaucoup plus brillamment. Les plus indulgents que le dirigeant n'est pas à la hauteur de l'entraîneur.
On croise les doigts pour que cette situation évolue favorablement. Tout en précisant que les règles doivent s'appliquer à tout le monde, que le club s'appelle Stade Français ou Montauban.