Certes, l’effort de réparation de l’économie est fait et relevé mais il est incomplet et les risques restent considérables. Au-delà de rétablir la confiance des marchés, il s’agit aussi d’assainir les soldes intérieurs (économiques, sociaux …). Les gouvernants socialistes (en Espagne comme en Grèce) ont succédé à la Droite. En Espagne, le Gouvernement actuel a réformé son marché du travail et son système bancaire. Il a dû reculer l’âge du départ à la retraite et prendre quelques mesures pour réduire ses dépenses. Cela a été décisif pour l’Espagne comme pour toute la zone euro.
Ce qui est en jeu, c’est une possible aggravation des conditions financières, une croissance faible et un chômage élevé. Le pays, qui doit atteindre ses objectifs de réduction de déficit à moyen terme, va devoir prendre des mesures supplémentaire car l’Espagne doit réduire le déficit public à 6 % du PIB en 2011 et à 3 % en 2013, après 9,24 % en 2010. La transparence des finances régionales est réclamée avec une plus grande rigueur du gouvernement central à l’égard des régions car elles bénéficient d’une très grande autonomie.
Face à ses difficultés, l’Espagne doit continuer ses réformes (consolidation fiscale, réforme du secteur financier, indexation des salaires sur l’inflation, indemnités de licenciement …). Le peuple va donc encore devoir supporter les affres de la guerre économique. Déjà, des dizaines de milliers d’Espagnols manifestaient à Madrid pour protester contre la crise et les mesures d’austérité.
Alors que notre voisin a beaucoup souffert de la crise et de l’éclatement de sa bulle immobilière, le paradoxe espagnol est de ne plus être dans le risque de devoir demander une aide tout en étant à la peine en terme de croissance ce qui pourrait bien le plomber à nouveau.