Christian Bobin : sans palmes mais déjà immortel

Par Sergeuleski

 

"... Les vieilles pierres parlent de quelque chose qui ne connaîtra jamais la fatigue..."

 Un des rares auteurs contemporains passé à la postérité, de son vivant...

une postérité manifestement impatiente.

"... Ce que nous voyons ignore notre mort et celle de ceux que nous aimons..."

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Ecrivain de l'éloignement du monde... il est la souveraineté du vide et du silence contre le plein et son brouhaha qui nous emprisonne dès le berceau.

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"... Les livres s'ouvrent comme des mains apaisées..."

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Témoin d'une bibliothèque de nuages, la part manquante, celle qui nous échappe et que peu d'entre nous saurons combler, une fois remontée du très-bas, la plus que vive ressuscitée, c'est toute la lumière du monde qui viendra éclairer, des ruines du ciel, l'équilibriste de la parole écrite et son lecteur.

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"... Un livre parfait a deux pages - les ailes du papillon..."

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Auto-portrait vivant, d'avant la photographie, à la main et à l'huile... de nous tous et des autres qui sont en nous, chez Christian Bobin, la promesse, c'est la femme à venir (ou à rentrer après une escapade, une de plus ; et puis aussi... celle que la vie joue avec la mort et vice versa !)

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"... La mort qui travaille à long terme, oublie toujours quelque chose - un objet, une image, un rien dans quoi la vie se précipite et se maintient, immense..."

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Femme encore inespérée, mais dont la présence pure, après un long épuisement, viendra réchauffer, tel un radiateur du fond de la classe, les cancres du sentiment que nous sommes tous tentés d'aller rejoindre, jour après jour, à notre insu, et alors que les années étendent leur ombre sur notre avenir.

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"...Toute pure contemplation fait s'écrouler en silence les murailles du temps..."

 .Chistian


Interview de Christian Bobin par supervielle