L'imagination au pouvoir ?
Mai 1968, des malfaiteurs dérobent 200 millions de francs issus de la banque de France. Cinq ans après avoir mystérieusement disparu au moment du partage, l’un des braqueurs revient demander sa part. Mais les choses ont changé : après les évènements de Mai 68, la guerre civile qui s’ensuivit et la reconstruction de Paris, les complices d’hier gravitent désormais dans les cercles proches du pouvoir.
- Editions Delcourt -
Cet album est le sixième tome d'une série uchronique revisitant chacun un évènement de l'histoire du XXème siècle. Chaque BD peut donc se lire indépendamment.
Les scénarii sont signés Fred Duval & Jean-Pierre Pécau alors que le dessinateur et le coloriste sont différents pour chaque album.
J'étais curieuse de cette série appréciant particulièrement le genre le l'uchronie. C'est pourquoi je remercie Babelio et les éditions Delcourt pour cet envoi dans le cadre de l'opération Masse Critique consacrée à la BD.
Mes impressions de lecture sont mitigées, cela est simplement dû au contexte historique, à l'aspect totalement politique du récit.
Les auteurs imaginent une France en plein chaos suite au décès du général de Gaulle et les luttes de pouvoir inhérentes à la mise en place d'un " ordre nouveau ", une sixième république. On retrouve toutes les figures politiques françaises : F. Mitterand, J.Chirac, Cohn-Bendit...et tant d'autres. Si l'intrigue policière paraît superficielle, il faut reconnaître que " l'imagination est au pouvoir " dans cet album qui mêle très habilement tout l'esprit de l'époque à sa propre histoire. J'ai vraiment beaucoup aimé cette vision d'un Paris tendance hippie et Pop Art, de ce centre Beaubourg et des architectures complètement psyché, " c'est là que Paname est devenu un machin de toutes les couleurs ", la mise en scène et en images des modes, courants intellectuels et artistiques des années 70. En revanche, si je me suis amusée du jeu de clin d'oeil sur les célébrités de la période ( S.Dali en acteur Super Héros, Jim Morrison " un ricain genre blouson noir " dans une brigade de barricade ainsi que quelques blondes bombes que je ne citerai pas... ), j'ai trouvé le développement des enjeux politiques assez lourd parce que très fourni, complexité même de l'Histoire, sans être réellement exploité. Tout y passe, de la Guerre d'Algérie à la Guerre Froide, toutes les mouvances, toutes les alliances plus ou moins officielles.
Totalement prise par ce fantasmagorique univers parisien, c'est l'aspect réaliste qui m'a gênée, ces portraits, pourtant fins - certaines répliques sont savoureuses - de nos hommes politiques. Finalement, c'est toute l'ironie, j'aurai préféré une utopie à une uchronie, me perdre dans le Paris de couverture avec ces monuments revisités ( comme celui-là dédié aux étudiants de Mai 68 qui ont fait face aux chars de l'armée ), ces reconstructions top new age et ses quartiers ruinés entre les murs graffités desquels se promènent les animaux des communautés nature. Sous ces pavés...
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- avec Mango -
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