Depuis quelques mois vous l’avez certainement remarqué, une nouvelle expression fait florès dans la bouche de nos hommes et femmes politiques, « faire bouger les lignes ». De droite ou de gauche, la formule apolitique a trouvé preneurs, exprimant une volonté d’action sensée contredire un adversaire mou ou partisan d’un statu quo méprisable.
Si tel ou untel annonce qu’il va faire bouger les lignes, c’est que ça va barder et qu’il va secouer le cocotier de l’indifférence et de l’immobilisme, donc qu’il est un homme politique d’action. Et si, comme Xavier Bertrand – spécialiste de la tournure, pour ne pas dire inventeur – il attaque en préambule son discours par un doucereux « Je le dis très simplement mais je le dis très clairement », alors là, attendez-vous à du lourd, l’annonce va faire mal.
Bien entendu tout cela n’est que du verbiage, de l’arrogance de matamore, du vent sans conséquences, d’ailleurs si on mettait les politiques qui brassent du vent d’un côté, le peuple de l’autre et des éoliennes au milieu, on résoudrait une partie du problème des énergies renouvelables, soit dit en passant.
Une chose est sûre par contre, si pour l’échéance électorale de 2012 nos politiques veulent que les pêcheurs à la ligne se bougent le cul de leur pliant le dimanche de l’élection, il va falloir qu’ils trouvent des arguments convaincants qui donnent la gaule aux électeurs, s’ils veulent éviter une débandade générale.