Si vous êtes déjà rentier et que vous manquez de revenus, cette manne ira directement sur votre compte courant pour couvrir vos besoins. Un actif d’une trentaine d’années qui vit bien mais sans plus pourra se permettre un petit extra, style inviter Madame dans un bon resto. L’important c’est de se faire plaisir. L’argent pour l’argent, ça ne sert à rien. Même un investisseur orienté long terme peut souhaiter faire une petite folie à un moment donné. C’est le grand avantage des dividendes : on en fait ce que l’on veut, au gré du temps.
Néanmoins, ceux qui ont fait fortune en bourse, comme Warren Buffet, n’aiment pas les dépenses inconsidérées : 100 dollars économisés aujourd’hui peuvent se transformer en 1’000 dollars demain pour peu qu’ils soient bien investis. Réinvestir les dividendes plutôt que les dépenser peut donc s’avérer très lucratif.
Le professeur de finance de l’université de Wharton, Jeremy Siegel, a étudié l’importance des dividendes dans son livre « the future for investors » (…). Entre 1871 et 2003, Siegel a découvert que 97% de l’appréciation des valorisations des actions après inflation provenait du réinvestissement des dividendes et seulement 3% de la hausse des titres. En effet, en période de marchés baissiers, les dividendes jouent le rôle d’un amortisseur de perte en générant des revenus. En réinvestissant ceux-ci, l’actionnaire individuel va détenir un nombre supérieur de titres ce qui va avoir un effet levier en période de hausse des marchés (…). Johnson & Johnson : achat de 13 titres pour 2000 USD en 1980. Grâce aux divisions du nominal et au réinvestissement des dividendes, l’investisseur détient 2’000 actions en 2007 pour une valorisation totale de 140’000 USD.
Source : http://www.bourse-investir.com/dividendes.html
Ok, tout ceci est bien beau me direz-vous, mais réinvestir 2% de dividende, ça peut coûter très cher en frais de courtage. C’est vrai. Pour cela, les américains, toujours en avance sur la « Vieille Europe », ont inventé le doux nom de « DRIP » (Dividend Reinvestement Plan), permettant un réinvestissement automatique des dividendes sans frais. Malheureusement les DRIPS ne sont pas légion sur le vieux continent. Nous en avons néanmoins déniché un digne d’intérêt, celui de Novartis, figurant dans les valeurs à suivre de notre portfolio. Il s’adresse aux personnes résidentes en Suisse, en France, au Liechtenstein ou au Royaume-Uni.
Si cette méthode est peu coûteuse et a l’avantage de vous faire passer en pilotage automatique (évitant les décisions prises sous le coup de l’émotion), elle comporte néanmoins un risque. En effet, à force d’ajouter systématiquement sur la même position, non seulement on peut rater des opportunités plus intéressantes, mais surtout on augmente potentiellement le risque de perte sur cette valeur. C’est l’éternel débat entre la concentration chère à Warren Buffet et la diversification chère à Benjamin Graham.
La « décennie perdue » (2000-2010) nous a montré que même des grosses capitalisations réputées comme solides peuvent faire faillite (Enron, Lehman Brothers, Swissair) ou quasi-faillite (UBS). Nous sommes donc d’avis que malgré tout le bien qu’on peut penser d’une société, il vaut mieux ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Non seulement on évite de nouer une relation trop affective avec un titre, mais surtout cela oblige de rester à l’affût de nouvelles opportunités.
L’idée est donc plutôt de constituer un portfolio comportant plusieurs valeurs ramenant un apport régulier d’argent frais. En combinant les versements de ces divers titres, on peut acheter un nouveau titre à des coûts relativement raisonnables. L’autre point, c’est qu’en se focalisant sur des dividendes croissants, la manne à disposition sera de plus en plus importante au fil du temps, ce qui permet d’acheter plus de positions et/ou de diminuer encore la part de frais de courtage.