Les gouvernements français et allemand viennent de conditionner le déblocage de 60 milliards de prêt supplémentaires à la Grèce à des privatisations gigantesques et à des nouvelles mesures d'austérité pour la population. La Grèce doit prendre "des décisions difficiles", a déclaré Barroso, le président de la Commission européenne. Selon lui, "il n'y a pas d'autre choix". Il a même ajouté : "Ce n'est pas le moment de faiblir" ! Quand le remède aggrave le mal, doublez la dose ! Telle est la recette de l'Union européenne, du FMI, des grandes banques et des spéculateurs de tout genre !
Les intérêts des banquiers et des marchands de canons…
C'est Sarkozy qui est monté au créneau pour s’opposer à tout allègement de la dette grecque. Il a défendu ainsi avec succès les banques françaises très impliqués dans la dette grecque puisqu'elles en détiennent 41%, ce qui équivaut à environ 60 milliards d'euros. Et les marchands d'armes hexagonaux, Dassault notamment, seront aussi de la fête. Une des conditions du prêt est le maintien des juteux contrats d'armement passés avec la France.
L'objectif n'est pas de résoudre la « crise grecque », qui n'est que l'une des facettes de la crise économique mondiale. Les Etats riches d'Europe apportent une nouvelle fois leur soutien aux grandes banques qui ont poussé l'Etat grec au bord de la faillite. Ils leur apportent la garantie qu’ils ne laisseront pas celui-ci faire faillite et que sa dette sera remboursée rubis sur l’ongle malgré les intérêts d’usurier pratiqués... Et c'est à la population grecque que le gouvernement dirigé par le socialiste Papandréou se dépêche de présenter la facture !
La Grèce ne pourra pas rembourser mais le refus d’annuler cette dette permet d’offrir le secteur public grec aux multinationales américaines et européennes à des prix bradés. Un plan de privatisation inédit est annoncé pour faire rentrer 50 milliards d’euros d’ici 2015 : ports, aéroports, poste, chemins de fer, télécoms, électricité, distribution de l'eau... tout ce qui peut être rentable pour des capitaux privés y passera. De nouvelles augmentations de la TVA, de nouvelles baisses des salaires, des licenciements dans la fonction publique, une diminution des dépenses de santé publique sont également prévus !
… et ceux des travailleurs et des peuples !
La population a décidé de ne pas se laisser faire. Depuis un mois, les places du pays sont occupées par des jeunes, des travailleurs et des chômeurs, qui ont repris le flambeau des Indigné-e-s de l'Etat espagnol. Le 15 juin, la grève générale a été massive : plus de 20 000 manifestants ont entouré le Parlement pour empêcher les députés de discuter du nouveau plan d'austérité. Les salariés de la Compagnie nationale d'électricité ont déclenché une grève de 48 heures ce dimanche. Notre solidarité avec la jeunesse et les travailleurs de la Grèce est évidente parce que ceux qui leur font les poches sont ceux qui nous exploitent ici. Mettons l'Europe toute entière à l'heure de l’annulation de la dette !