Pendant très longtemps, la France a été le mauvais élève de l’Union Européenne en matière de consommation médicamenteuse notamment d’antibiotiques. En effet, la prescription d’antibiotiques était une forme de réponse continue à tous les maux sans qu’il faille incriminer les professionnels de santé. Or, cette consommation excessive d’antibiotique est néfaste pour deux raisons principales qu’il est de bon aloi d’évoquer successivement. Tout d’abord, la prescription considérable d’antibiotiques a nettement augmenté les dépenses de protection sociales prises en charge par l’Assurance Maladie et les mutuelles santé. A l’occasion de la prescription d’une ordonnance par un professionnel de santé, le patient procède à l’acquisition des médicaments indiqués puis sollicite un remboursement auprès de l’Assurance Maladie. Par ailleurs s’il dispose d’une mutuelle santé, il obtiendra également un remboursement complémentaire de la part de celle-ci. Néanmoins, le remboursement alloué par une mutuelle santé se fait à titre indemnitaire et non forfaitaire c’est-à-dire dans la limite du coût global déduit du remboursement global d’ores et déjà effectué par l’Assurance Maladie.
Par ailleurs, cette consommation excessive de médicaments antibiotiques est également nocive sur le plan médical. C’est pourquoi, des campagnes désormais connues de toutes et de tous indiquent que la prescription d’antibiotiques ne doit pas être automatique. Or au terme d’un bilan décennal, l’Afssaps note un réel ralentissement de la consommation ce qui constitue une excellente nouvelle : « En 2009, 157 millions de boîtes d’antibiotiques ont été vendues en France, représentant un chiffre d’affaires de 852 millions d’Euros. La médecine de « ville » concentre 87% du nombre de boîtes vendues et 80% du chiffre d’affaires total. Sur les dix dernières années, la baisse de consommation des antibiotiques se situe globalement à 16%. Ce mouvement de baisse, observé tant en ville qu’à l’hôpital, a surtout été sensible au cours des cinq premières années, car une légère tendance à la reprise s’est dégagée depuis 2005″. Par voie de conséquence, il convient de se féliciter de ces résultats parce qu’ils illustrent la réceptivité des professionnels de santé et des patients lorsque les campagnes sont réalisées avec une grande pertinence associée à une once de subtilité.