Métro Baker Street

Par Anne Onyme

Nancy Springer
Série Enola Holmes tome 6
Nathan
204 pages

Résumé:

1889, Londres. Alors qu'Enola est lancée dans une nouvelle enquête sur la disparition de Lady Blanchefleur del Campo, elle découvre que son frère Sherlock la recherche désespérément. Il vient en effet de recevoir un énigmatique paquet en provenance de leur mère, adressé tout spécifiquement à Enola, et qu'elle seule saurait décrypter. Sherlock, accompagné de son frère Mycroft, se voit donc contraint de suivre les traces d'Enola dans ses pérégrinations au cœur des sombres tunnels de Londres. Ensemble, les trois Holmes devront répondre à une triple question : Qu'est-il arrivé à leur mère ? Où est donc Lady Blanchefleur ? Et que décidera l'aîné Mycroft de l'avenir d'Enola lorsque ses frères l'auront rattrapés ?

Mon commentaire:

Enola Holmes c'est une belle série de six tomes. Si le cinquième m'avait un peu moins plu, j'ai retrouvé avec ce sixième et dernier tome, tout le plaisir que j'avais à suivre Enola dans ses enquêtes. C'est un coup de coeur pour moi, puisqu'il est dans la même veine que les premiers tomes et termine la série d'une belle façon. Enola Holmes, pour ceux qui ne le savent pas encore, c'est la petite soeur de Sherlock et Mycroft Holmes. Une jeune fille têtue, qui tient tête aux conventions de son époque.

Cette fois, Enola doit enquêter sur la disparition d'une Lady qui s'est volatilisée à l'entrée du métro Baker Street, à quelques pas du 221b, le refuge de Sherlock Holmes. Ce dernier a un paquet à remettre à sa soeur qui se méfie encore un peu des intentions de ses aînés. Il n'est pas question pour elle de devenir une jeune femme à marier et de finir ses jours dans un pensionnat. Elle est beaucoup trop frondeuse pour ça! Enola donne souvent l'impression de ne pas être née dans le bon siècle. Si on sentait un certain rapprochement entre elle et Sherlock dans certains autres tomes, les circonstances entourant son enquête et le mystérieux paquet de sa mère les rapprocheront encore plus.

Il en est de même pour Mycroft, à qui Enola voue une certaine inquiétude. Bourru, plus colérique et rigide que Sherlock, Mycroft a plein pouvoir sur la destinée de sa soeur. Ici, ce qui est intéressant, c'est de voir les frères et la soeur se rapprocher et tenter de faire des efforts pour se comprendre. Certaines scènes sont savoureuses, surtout lorsque Sherlock piège Mycroft en utilisant Enola ou lorsque le trio doit travailler ensemble pour réussir à faire la lumière sur la disparition de Lady Blanchefleur.

Métro Baker Street est particulièrement riche en informations sur le Londres victorien et sur la place des femmes dans la société, sujet qui préoccupe d'autant plus Enola qu'elle vogue toujours à contre-courant de ce que prévoit sa condition féminine. On nous parle du métro, du Londres souterrain, de la pauvreté, des fiacres, du port des corsets qui ruinent la santé des femmes et des bohémiens. Enola utilise toujours de nombreux déguisements pour déjouer les gens chez qui elle doit se rendre et mener à bien ses enquêtes. Elle s'amuse aussi à tromper parfois ses frères, ce qui est tout à fait réjouissant pour nous, lecteurs!

Dans ce dernier tome, on retrouve également plusieurs personnages ou événements liés aux autres enquêtes, qui apparaissent comme un clin d'oeil aux autres tomes, avant de clore définitivement la série. La fin convient, à mon avis, tout à fait au ton de la série. On n'imagine pas une fin mielleuse. Ce n'est pas le cas. Si Enola et ses frères repartent sur des nouvelles bases qui laissent présager beaucoup de bonnes choses pour la suite, les choses ne sont pas nécessairement heureuses pour tout le monde. Enola doit aussi faire des choix. Poursuivre sa vie en solitaire - d'où sont prénom qui, à l'envers signifie alone - ou se rapprocher de ses frères...

La série Enola Holmes est une série intelligente, instrutive et particulièrement intéressante sur le Londres victorien et sur la condition des femmes. Enola est un personnage particulier, fonceur et plein d'imagination. L'écriture est habile et captivante. Ce dernier tome ne fait pas exception, même s'il est assez court. On tourne la dernier page en s'ennuyant déjà de la fougue qui anime la toute jeune Enola et du cadre de ses enquêtes.

Si vous ne connaissez pas Enola Holmes, n'attendez plus! Une série à lire et relire!