Comme il fallait s’y attendre, le retour de l’ancien président de la république Marc Ravalomanana au pays s’oppose aux intérêts des tenants du pouvoir à Madagascar. Ainsi, des hauts responsables et chefs de commandement des forces armées ont fait une déclaration manifestant leur désapprobation quant à ce retour imposé. D’ailleurs, les réactions étaient plus que prévisibles, la résolution du sommet de Sandton (Afrique du Sud) concernant le retour des exilés politiques malagasy au pays dérangerait plus d’un. Le président de la Haute autorité de la Transition (HAT), Andry Rajoelina a d’autant plus déjà annoncé s’en tenir à la décision du précédent sommet, en mai dernier, de la SADC à Windhoek en Namibie faisant de celui de Sandton un «non-évènement ».
Dans la capitale, on s’oblige à croire que telle attitude ne porterait préjudice au quotidien mais certains faits laissent tout de même perplexe. Rien que pour les déplacements dans la ville, des difficultés se font jours avec les approvisionnements en carburant. Des stations services dans la capitale et sa périphérie étaient en rupture de stock. Situation passagère disent les exploitants de ces stations mais qui peut laisser dubitatif en pareille période. La cinquante et unième célébration du 26 juin n’étant pas loin, il est plus que surprenant que de tel incident se produise dans la capitale. Les responsables du secteur ont mis en garde contre de possibles manipulations politiques, agitant le «bâton » pour punir le cas échéant.
En tout cas, la SADC a fait un grand bras d’honneur à la Grande Ile en tranchant à la va-vite. Il était plus qu’évident que cette entité avait d’autres chats à fouetter. Le lancement, à Johannesburg, du processus de négociations amenant à l’avènement d’un marché commun pour la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC), la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et le Marché Commun d’Afrique orientale et australe (COMESA) d’ici 5 ans était autrement plus motivant. Il faut croire que les 26 pays sont concernés, portant sur une population d’environ 600 millions d’âmes avec un PIB de 800 à 1 000 milliards de dollars, soit 58% de celui du continent, n’en avait cure du cas de l’Ile Rouge qui est bien loin à l’écart au large des côtes africaines et à la traine derrière eux, son classement dans le peloton de queue des pays les moins avancés en rajoutant une couche à cet éloignement.