Benoit Hamon, comme tout porte-parole de parti politique qui se respecte, est un as dans l’art de casser l’adversaire. Mettre en avant les propositions de son parti étant moins important, dans son logiciel, que la décrédibilisation du camp d’en face. Avec toujours cette mauvaise sans laquelle la politique ne serait pas tout à fait la politique… Mais aussi cette manière assez particulière de passer sous silence des faits qui serait dérangeants à la ligne politique du parti…
Et donc aujourd'hui, pour Benoit Hamon (et d'autre), le mot d'ordre est clair. L'UMP est incommodé par les primaires socialistes. Il faut donc marteler fort et fermement le message. Quitte à être caricatural ou mensonger, qu'importe.
Par exemple cette information qui est bien vieille, mais qui n’a que peut été reprise. Le Parisien dimanche dernier, qui met en avant cette envie du Parti Communiste de « torpiller les primaires du Parti Socialiste ». Pourquoi ? Lisons la lettre qui a été envoyée par le Parti à l’ensemble des mairies bien communistes (les pauvres) de notre belle France : « Ces primaires sont de nature à pousser les feux de la personnalisation de la vie politique et de l’hyperprésidentialisme ». Sur la « personnalisation de la vie politique », on se gardera bien de leur parler de Jean-Luc Mélenchon…
Et le Parti Communiste officiel va plus loin : « Les primaires sont loin de garantir les valeurs de gauche que portera le candidat ou la candidate… ». La vraie gôche, toujours...
Quel est le message de Benoit Hamon ? « l’UMP est anti-démocratique et veut torpiller les primaires du PS ! ». Par contre aucune réaction sur l’attitude du "camarade" communiste, qui se rangera comme un bon toutou derrière le maitre socialiste entre les deux tours, parce que miam un bon maroquin ministériel et des sièges de députés...
Mais c'est normal : l'adversaire sera toujours celui un peu plus à droite, le vilain libéral aux poils dans le nez... Surement pas cet ami à qui on garde des sièges bien au chaud, et qui au final ne nous fait pas bien de mal quand arrive l'heure d'aller à la soupe...
Je ne sais pas ce qui se passera dans mon village. En tant qu’élu pas du tout de gauche, je n’ai rien contre le fait que les socialistes s’amusent à leur scrutin interne. Peut-être qu’ils me paieront un coup à boire si je passe par là… Mais je m’en fous. S’ils veulent utiliser les biens publics pour leurs joujoux internes, ben qu'ils assument après tout.
Mais par pitié, qu’ils arrêtent, et leur porte-parole en tête, ces bonnes leçons de tolérance et de démocratie qu’ils distillent à l’ensemble de la classe politique. Leçons tellement partiales et partielles… Sans leur parler d'Emmanuelli ou de Marseille, rappelons nous de Reims et de ce délicieux congrès transparent et exemplaire...
Et attendons ce que feront les mairies communistes… Peut être qu'en effet, on risque de bien s'amuser pendant ces primaires...