Deux derniers communiqués de la LDH (1) - (2) mettent en évidence un fait dans lequel les intégristes catholiques n’ont pas manqué de s’engouffrer.
Le premier communiqué a trait à l’homophobie et aux pratiques discriminatoires qu’elle suppose partout dans le monde. Le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU vient de demander au Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme de réaliser une étude pour rendre compte des lois, pratiques discriminatoires et autres violences contre des personnes en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre dans toutes les régions du monde. Il serait temps !
A noter quand même, entre autres, qu'Amnesty International s’en préoccupe régulièrement et qu'SOS Homophobie a fait paraître son propre rapport pour l’année écoulée.
Dans un second communiqué, la LDH s’inquiète d’un courrier adressé au ministre de l’Education nationale par Christine Boutin. Celle-ci s’oppose, et avec elle l’ensemble des lobbies intégristes, à ce que les programmes Sciences et Vie de la Terre pour les classes de première L et ES (Bulletin officiel spécial n° 9 du 30 septembre2010 - pages 7 & 8) introduisent une réflexion sur la sexualité qui soit également «l’occasion d’affirmer que si l’identité sexuelle et les rôles sexuels dans la société avec leurs stéréotypes appartiennent à la sphère publique, l’orientation sexuelle fait partie, elle, de la sphère privée». La démarche de dame Boutin équivaut à réclamer un statuquo permettant à l’homophobie de prospérer. D’où la virulence de ses propos qui rassurent sans aucun doute les sectateurs du Vatican.
Dès septembre 2011 et malgré cette levée de bouclier à laquelle il fallait s’attendre, il s’agira donc d’introduire dans la cours de SVT la théorie du genre qui dissocie l’identité sexuelle de l’orientation sexuelle et qui, par voie de conséquence est une déconstruction de l’hétérosexualité comme modèle universel, l’homosexualité, la bisexualité ou la transsexualité relevant de la liberté souveraine des individus.
Tout en faisant reculer l’homophobie et en fonction de la compétence des professeurs, de plus en plus recrutés sans formation et tous azimuts via Pole-Emploi, cette partie du cours de SVT pourrait néanmoins être une occasion pour les élèves d’aborder quantités d’autres sciences non programmées en classe de 1ère, de la psychanalyse à la biologie, en passant par l’histoire, la sociologie ou l’anthropologie. Il faut pourtant s’attendre à ce «qu’au nom du respect de la liberté de conscience des familles et de la responsabilité des parents en matière d’éducation affective et sexuelle de leurs enfants» (sic), les gardiens d'une orthodoxie de la procréation à tout prix, viennent perturber une réflexion libre et objective sur un sujet hautement éducatif et non discriminant.
En ce qui concerne la LDH, il ne serait pas accessoire non plus que ses sympathisants et adhérents s’interrogent sur la validité de l’article 16 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, qui énonce :
«A partir de l'âge nubile, l'homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution. Le mariage ne peut être conclu qu'avec le libre et plein consentement des futurs époux. La famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l'État.»