La promenade
La promenade
Le soleil tôt levé nous lécha
Sa bave poisseuse humidifia
Nos corps endormi de lumière
Par cette nuit étoilée de prière
Sans attendre nous nous mîmes
En quête d’être prêt en rythme
Pour partir à grand pas saccadés
Vers des horizons insoupçonnés
Nous quittâmes la ville muette
Seule au coin de rue, la charrette
Se balançait au petit vent de l’été
Chantonnant ravie d’un air hébété
Nous passâmes le pont des allies
Nouveaux quiets guerriers pressés
De blesser nos yeux à la bonne dame
Cette nature, terres de nos mânes
Les arbres paresseux ajustaient
Nos pas scrupuleux et si légers
Pour laisser s’exprimer tous ces corps
De nature morte dit t’on sans remord
Nous écoutâmes la ouaté musique
Des oiseaux charmeurs et ludiques
Ils nous ouvraient la voie brumeuse
De rêves lointains et prodigieux
La clairière fraîche nous apparut
Au bec crochu d’une montée de rue
Nous mêlant au diapason dément
Des arbrisseaux domptés, s’aimant
Nous aperçûmes là, le haut château
Serrés précieux au fond du petit hameau
Dressant un poitrail robuste si alléchant
Que son guet nous parût déroutant
Nous fûmes tout heureux de longer
Ce lac où barbotaient et plongeaient
Les canards sauvages accueillants
Leur aubade réveilla nos serments
Nous entendîmes prés du bosquet
La mélodie des anges trop inquiets
De notre vrai bonheur dans le pré
À fredonner l’air des baisers d’après
Au retour, le jour tombant s’impatienta
De notre furie de capter rapace çà et là
Mille frais parfums de nature abandonnée
Aux ravins coquins à tout jamais charmés
La nuit captivante nous a surpris vigilants
À la rencontre bucolique des astres lents
Grand zoo de l’éternité des fastes beautés
Aux signes astrologiques d’un avenir secret
Ces derniers pas parcourus en promenade
Brefs furent ils et ma vigilante camarade
S’attarda inquiète à la lune des joutes
Pour bourrue, lui demander sa sûre route
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