Un refuge ...
Lorsque ta vie se passe au milieu des prairies,
Qu’alimentent des ruisseaux et des sources qui rient,
Quand des soleils de feu habitent des cieux trop bleus,
Que ton âme se complait dans un corps bien heureux,
Quand les arbres s’inclinent au zéphyr qui les berce,
Quand toutes les fleurs des champs qui devant toi se pressent,
Que tout est merveilleux au beau pays des joies,
Que ton cœur amoureux se berce de ton émoi,
Quand la pluie bienfaisante féconde lentement
Les germes de la vie comme par enchantement,
Que tout te réussit ton travail, tes amours,
Alors ne penses à rien et savoure ces beaux jours.
Si tes pas te conduisent dans des champs saccagés
Des ruines lamentables, des froidures enneigées,
Des arbres fantomatiques dépouillés de leurs feuilles,
Qu’il n’est plus de foyer qui puisse te faire accueil,
Quand l’eau tombant du ciel n’est qu’une pluie acide,
Qui pourrit tout sur terre et laisse des ruines putrides,
Quand la joie disparait et que nait l’amertume,
Que la volonté pousse vers une vie posthume,
Quand le dépouillement te fait mettre à genoux
Que des perles de larmes envahissent tes joues
Que le désespoir noir te prive même de parole
Tu trouveras chez moi ta vraie place d’idole.