Parce qu'ils recouvrent souvent des considérations techniques et financières complexes et éloignées du quotidien, on ne donne que peu d'écho aux réformes de la santé. Peu à peu les remboursements s'émiettent en même temps que le secteur privé, adossé à la bourse, ne cesse d'accroître sa présence. Ici comme ailleurs, pour les retraites par exemple, le mot réforme est un joli euphémisme pour dire la destruction, pour enjoliver la casse d'un système que chacun n'ose avouer en disant vouloir le renforcer. Voici donc, concrètement, l'une des conséquences de cette "réforme" à partir d'un courriel que je viens de recevoir:
Objet : La dernière de Roselyne Bachelot.Le directeur du principal labo avec lequel notre hôpital travaille nous apprend (tenez-vous bien !) que nous, les infirmières, n'avons plus le droit de faire les prises de sang.D'après la dernière ordonnance de notre chère ministre de la santé (donc pas de passage devant députés et sénateurs !), les laboratoires, pour subsister, devront passer une certification assez contraignante et compliquée, et pour ce faire, doivent, entre-autres, se porter garants du préleveur (c'est à dire, nous, en l'occurrence !).Conséquence immédiate : les infirmières ne seront autorisées à prélever que si elles ont été formées et agréées par le labo dans lequel le prélèvement est analysé ! Exit, donc, les infirmières intérimaires ou remplaçantes...Seconde conséquence, et non des moindres : les prélèvements à domicile seront désormais interdits! Les patients devront donc se rendre au laboratoire par leurs propres moyens, quel que soit leur état, ou bien se faire hospitaliser !Troisième conséquence : les laboratoires étant tenus de s'équiper de machines hyper-performantes, avec le moins de personnel possible, (ah oui, parce que j'ai oublié de vous préciser que l'État a décidé de diminuer fortement le remboursement des examens sanguins aux laboratoires !) pour pouvoir continuer à fonctionner, ils vont devoir se regrouper (but final avoué : 1 à 2 labos seulement par département!!!). Bref, les hôpitaux de taille moyenne qui possèdent leur propre labo vont le fermer (c'est déjà fait à Paoli-Calmette, par exemple,Cavaillon et Orange vont suivre) et il faudra donc se déplacer vers un grand plateau technique pour faire les examens qui ne sont pas hyper-courantsComme ces grands plateaux techniques seront les seuls à accueillir une grande partie des examens à réaliser, nous n'aurons les résultats qu'au bout de plusieurs jours (et mieux vaut ne pas en avoir besoin un vendredi après-midi !)Enfin, cerise sur le gâteau : en toute discrétion, il a été décidé que désormais le directeur d'un labo n'a plus besoin d'être biologiste !La Générale de Santé, ainsi que d'autres grands groupes financiers sont donc en train de racheter tous les labos de France et de Navarre et il devient donc impossible à un médecin biologiste de posséder son propre labo...Voilà, je ne peux vous conseiller qu'une seule chose : surtout, ne tombez pas malade ! Et si toutefois cela vous arrivait malgré tout, déménagez aussitôt vers une grande ville, seul moyen d'ici très peu de temps de pouvoir être soigné dans des conditions acceptables !P.S. : Je viens d'entendre aux infos que le gouvernement envisage sérieusement de réduire les cotations des examens radiologiques : ça ne vous rappelle pas quelque chose ???Nous avions le meilleur système de santé au monde, mais c'était avant que le gouvernement Sarkozy n'arrive au pouvoir !Emma, une infirmière démoralisée et dégoûtée.
Bonjour,Emma a fait suivre l'info à une copine biologiste, voici sa réponse :étant biologiste directrice d'un petit labo (3 personnes) de proximité, jeconfirme cette info. L'ordonnance est passée en janvier 2010 et nous avonsjusqu'en 2013 pour nous mettre aux nouvelles normes. Ce qui est totalementimpossible pour les petits et moyens labos vu le coût car bien évidemmentout cela n'est pas gratuit.Donc pour ma part, étant trop petite, je suis condamnée à disparaître !!!A 54 ans c'est un peu dur à avaler!!!Quant aux regroupements de labos c'est un pis aller, pour faire face auxstructures financières qui attendent ( comme pour les cliniques) deracheter et rentabiliser au maximum aux dépens de la relation avec lespatients. Des labos traitant plus de 1000 dossiers jours ne peuvent être àl'écoute de la personne. Et effectivement à terme il n'y aura plus que 1 ou2 labos par département y compris pour les labos des petits hôpitaux.Ceci est le système américains, allemand, et autres pays européens.Voilà donc l'avenir de la santé vendue aux grands groupes financieLa ministre Mme Bachelot a validé l'ordonnance Ballereau du 15.01.2010.Les conséquences sont catastrophiques...Au plus tôt en 2013 et au plus tard en 2016, les laboratoiresd'analyses médicales de proximité, VOTRE laboratoire et tous les autres auront probablement DISPARU au profit "d'usines à analyses"(une par département pour les départements qui le "méritent" ; pour les départements les plus ruraux il faudra faire un peu plus de route...).Pourquoi ? Et bien en vertu d'une ordonnance parue en 2010 (Voir JOdu 15.01.2010, page 819) qui livre le "marché" de l'analyse médicalaux FINANCIERS du CAC 40...Parmi ces groupes financiers qui ont déjà largement entamé les rachats massifs de labo, figurent des assurances de santé privées, peut-être la vôtre, qui auront ainsi accès à vos données médicales et pourront"personnaliser" vos factures...Il y a une solution pour s'opposer à ce scandale : FAIRE CIRCULERmassivement et SIGNER cette pétition :http://www.touchepasamonlabo.com/php/index.php