La Prima Cosa Bella

Publié le 21 juin 2011 par Mg

Les Italiens ont toujours eu le goût de la grande histoire, la saga familiale ou mafieuse épique et sur plusieurs époques. La Prima Cosa Bella n’y échappe pas, nous entraînant des années 70 à aujourd’hui, suivant les pas de deux enfants (adultes en 2009) et une vision de leur mère, belle jeune femme ballottée par son époque, libre et insouciante.

1971, Livourne. Anna remporte un prix de beauté, un peu par hasard, s’attirant la jalousie de son mari. Leur deux enfants assistent aux disputes du couple. 2009, Bruno et Valeria se retrouvent, bon gré mal gré, autour de leur mère, désormais en phase terminale d’une longue maladie. On revoit ce qu’il s’est passé entre temps, les amants, les appartements, les fuites nocturnes, un plateau de tournage, un magasin.. Anna a eu une vie passionnée, volage, s’oubliant quelque peu dans le tumulte d’une vie difficile, mais jamais sans oublier ses deux enfants, sa raison de vivre. Depuis ses derniers ont bien grandis, se sont éloignés, mais se retrouvent au moment de la perdre, essayant alors de rattraper le temps perdu.

Onzième film de Paolo Virzi, La Prima Cosa Bella est donc une saga familiale à quatre (le père revenant un peu) sur près de trente ans, nous décrivant le personnage d’Anna comme figure principale d’un drame pas si triste, l’histoire d’une femme ayant vécue. De manière simple et décomplexée, sans a priori ni tristesse, avec ses erreurs et ses récompenses, une vie remplie où elle aura eu une famille, des amis, des amants.. Et c’est bien vers la mémoire que se tourneront ses deux enfants, pas forcément exemplaires en grandissant, jamais très présents. Lui est devenu professeur dans une autre ville, incertain sur son couple et ses prises régulières de drogues. Elle a deux beaux enfants, mais ne peut s’empêcher d’être attirée par son patron. Chacun a ses failles, ses doutes, et Anna, leur mère, revient pour mieux les confronter à cela.

Film maîtrisé, d’une beauté toute italienne à l’image de ses actrices, La Prima Cosa Bella étonne par un traitement raffiné, loin du drame normal aux cadres fixes. Si l’histoire ne verse pas dans l’originalité absolue (des drames familiaux avec flashbacks, on connaît), on tombe sous le charme de ces instants à l’italienne, ces personnages simples et cette histoire joliment emballée.