Si les distances et temps d'accès aux soins les plus proches en ville et à l'hôpital restent globalement satisfaisants pour 95% de la population, les inégalités d'accès pour les spécialités médicales se creusent. Les régions rurales, cumulent ainsi l'éloignement des soins de proximité et de la plupart des soins spécialisés, dont la pédiatrie. C'est l'une des principales conclusions de cet état des lieux de la Drees, qui date un peu, puisque réalisé en janvier 2007 -mais publié en juin 2011- et qui marque une tendance qui devrait s'amplifier dans la décennie à venir, avec un effectif de médecins et une densité médicale en baisse.
95 % de la population française a accès à des soins de proximité (soins fournis par les médecins généralistes, les infirmiers, les masseurskinésithérapeutes et les chirurgiens-dentistes libéraux) en moins de quinze minutes. La plupart des médecins spécialistes libéraux et les équipements médicaux les plus courants sont accessibles en moyenne à moins de 20 minutes par la route. Concernant les soins hospitaliers courants, 95 % de la population française peut y accéder en moins de 45 minutes, les trois quarts en moins de 25 minutes.
Déjà pour 600.000 personnes, début 2007, vivant dans des zones rurales ou montagneuses se pose le problème de l'éloignement au médecin généraliste, aux équipements et services de santé. C'est principalement le cas dans 3 régions de France, la Corse, l'Auvergne et Champagne-Ardenne.
Les régions rurales, à faible densité de population, cumulent l'éloignement des soins de proximité et de la plupart des soins spécialisés. Dans ces régions, 20 % des habitants résident à plus de 30 minutes en voiture du spécialiste le plus proche. Au-delà de 45 minutes, 1 à 3 % de la population est concernée.
Depuis 1990, les distances d'accès ont évolué différemment selon les spécialités médicales. Pour les soins de ville, la distance moyenne d'accès aux soins a diminué pour 8 spécialités ou professions libérales mais elle a augmenté pour 7 autres professions de santé dont les psychiatres, dermatos, oto-rhinos, gynécos et pédiatres et reste stable pour les infirmiers et les radiologues.
Et l'hôpital? Comme pour les soins de ville, les régions concernées par les temps de trajet les plus longs varient selon la spécialité hospitalière. Quelques régions sont, dès début 2007, toujours concernées quelle que soit la discipline. Il s'agit de la Champagne-Ardenne, Bourgogne, Franche-Comté, Midi-Pyrénées, Auvergne, Limousin et Corse. Ainsi, en Corse, une femme sur 3 devra faire plus de 45 mn de temps de transport pour trouver la maternité la plus proche et aucune femme n'aura accès à …une maternité de niveau 3.
Rappelons que ces résultats datent d'il y a près de 4 ans. Récemment, le nouvel Atlas de la démographie médicale, confirmait cette désertification dans les régions rurales, avec un écart toujours croissant entre l'évolution du nombre de médecins libéraux nouvellement inscrits et celle des médecins sortants.
Source: Drees “Distances et temps d'accès aux soins en France métropolitaine”
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