Monsieur,
Dans « que prépare la «droitosphère» pour 2012? » (25 mai 2011, Quentin Girard), vous rangez le journal en ligne Contrepoints.org dans la « droitosphère » et écrivez que « dans un web majoritairement de gauche, l’homme de droite ne pourrait pas avancer de manière frontale » mais forcément masqué.
Nous nous opposons formellement à cette étiquetage de Contrepoints.org à droite ainsi qu’aux accusations d’avancer cachés, ce qui nous pousse à invoquer un droit de réponse.
Le libéralisme est, à tort, réduit uniquement en France à sa dimension économique, alors qu’il vise à la primauté de l’individu en tout. Ainsi, les libéraux défendent tant les valeurs de la liberté individuelle, chère à la gauche, que de la liberté économique, chère aux conservateurs.
Historiquement, le libéralisme a toujours été entre droite et gauche, ni d’un camp ni de l’autre mais toujours du côté de la liberté. Faut-il vous rappeler que Frédéric Bastiat, un des plus grands libéraux du XIXe siècle, siégeait à gauche à l’assemblée ? La rédaction de Libération est-elle à ce point indigente qu’il faille lui expliquer que ce sont bien des travaillistes qui firent de la Nouvelle-Zélande un des pays les plus libéraux du monde ?
Par quelle honteuse torture du sens des mots arrivez-vous à faire passer une droite française, étatiste et autoritaire pour libérale ? Même Bertrand Delanoë, que vous admettez socialiste dans vos propres colonnes, reconnaît cet état de fait en écrivant « Le sarkozysme, ce bonapartisme, est profondément antilibéral ».
Dans la lignée des idées libérales dont nous nous revendiquons, nous avons fait de Contrepoints.org un site qui ne soit aligné sur aucun parti mais soit toujours fidèle aux valeurs de liberté et de responsabilité, dans tous les champs de la vie humaine. Partant, et même si cela vous paraît relever de la science-fiction, Contrepoints.org est aussi tendre avec l’UMP que Libération peut l’être. Nous plaçons avant tout la défense de la liberté, et sommes contre l’étatisme tant conservateur que « progressiste ».
Le besoin d’étiqueter tel ou tel site de « droite » ou de « gauche » est la marque d’un esprit conformiste, peu compatible avec l’ouverture que vous prétendez revendiquer. Le refus d’étiquette politique n’est pas une volonté d’avancer masqué comme l’écrit l’article de façon ridiculement complotiste, mais la revendication de la liberté de ton, celle-là même que vous avez depuis longtemps abandonné à Libération et dans la presse française en général, pour mieux pouvoir profiter des subventions tirées du contribuables, subventions étatiques corruptrices auxquelles Contrepoints.org n’a jamais et ne fera jamais appel.
Contrepoints est en effet édité par une association loi 1901 qui refuse les subventions publiques de toutes sortes, contrairement à votre publication qui en reçoit beaucoup. Nous n’avons de ce fait pas besoin d’écrire d’articles de remerciements à Nicolas Sarkozy louant sa grande bienveillance envers la presse écrite, en faisant mine d’oublier les diverses interventions directes en la matière dont le président s’est rendu coupable en exigeant le licenciement de tel ou tel journaliste importun ou l’embauche de tel ou tel animateur ami.
Nous nous tenons à votre entière disposition pour vous expliquer de manière détaillée notre ligne éditoriale, et serions ravis d’apporter à vos lecteurs une vision plus précise de ce qu’est la presse libérale en France.
Le comité de rédaction de Contrepoints.org