vin : les Francs ont refait surface

Publié le 20 juin 2011 par Bordeaux7
Ce samedi, durant la fête du fleuve, une expérience originale était offerte aux visiteurs. Une dégustation de bouteilles de vin immergées il y a plus d’un an. C’est en file indienne, débarquées sur le nouveau fronton d’honneur et transportées par une dizaine de personnes, dont Franck Richard, le Président du Syndicat Viticole de Francs Côtes de Bordeaux, que les caisses de vins de cette appellation d’origine contrôlée (située entre le Libournais et la Dordogne) sont arrivées sur les quais du fleuve. Un voyage original pour ces 960 bouteilles de vin rouge, parties en mai 2010 de leur Gironde natale pour une longue plongée en fonds marins. Sur nos plages océanes ? Non. Quitte à partir, autant entreprendre un long voyage. À 600 km d’ici, au large de St-Malo et à 15 mètres de profondeur, ces bouteilles de vin ont vécu durant une année dans des conditions optimales. Températures autour de 9 à 10°, courants favorables et surtout une marée bretonne qui accompagnait ces dames avec délicatesse. « Nous avons choisi St-Malo car c’est ici qu’il y a les plus grandes marées d’Europe », précise Yannick Heude, sommelier professionnel et caviste à St-Malo. Selon lui, les flux et reflux de la marée ont une action bénéfique sur le vin. « Les polyphénols et les tanins sont plus accentués sous l’eau, les couleurs sont plus vives et les aromatiques sont plus forts. On gagne en complexité » conclut-il après avoir ouvert certaines bouteilles. Naturellement, cette conclusion ne s’applique pas à toutes les bouteilles de cette appellation d’origine contrôlée, mais à certaines bouteilles, de certains châteaux et pour certains millésimes. Au total, près de 1000 bouteilles ont été entreposées dans cette « cave spéciale », provenant de dix châteaux différents. « C’est la première fois qu’une AOC entière est immergée dans son intégralité », explique Franck Richard, propriétaire du Château Cru Godard. Au-delà d’un coup marketing évident, cette opération aura eu le mérite de présenter au public cette technique aquatique et cette AOC. Car immergées ou pas, le plus important ici, c’est toujours une affaire de palais ! •
Yannick Laborde