Aucune remise en cause de la gouvernance de certains établissement publics mais un ennemi : la liberté scolaire
Dans la Cité des papes, l’enseignement catholique privé bénit l’assouplissement de la carte scolaire. Prof d’histoire-géographie, Philippe Brenier peut en témoigner. Son établissement, le collège Giera, se battait depuis des années contre la fuite des meilleurs élèves avec son label « ambition réussite ». Le « libre choix » de l’établissement, à la rentrée 2007, a accéléré le phénomène, et la perte de 87 élèves à la rentrée 2008, lui a été fatale. « Le conseil général en a pris prétexte pour décider de sa fermeture, en juin 2009. »
La répartition des 322 élèves dans deux établissements plus huppés a provoqué un deuxième désastre. Les élèves les plus privilégiés ont de ce fait commencé à migrer vers le privé. Résultat, « le nombre de sixièmes inscrits dans le privé à Avignon a bondi, pour atteindre 27 % à la rentrée, contre 20 % pour la moyenne nationale ». Au total, 1 067 élèves ont fui les collèges publics en six ans à peine.
Ces chiffres ont été obtenus grâce à une étude indépendante commandée par le conseil général du Vaucluse, car l’État, lui, se refuse à évaluer l’application de la promesse de Nicolas Sarkozy. Face à ce silence, le Syndicat national des chefs d’établissement a mené une enquête auprès de 2 758 collèges et lycées.
Terrible constat : la ghettoïsation des établissements en zone d’éducation prioritaire est indéniable. En à peine trois ans, 10 % d’entre eux ont perdu le quart de leurs effectifs, et 39,7 % ont connu une baisse.
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