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PCF : acte de décès ?

Publié le 20 juin 2011 par Jplegrand

PCF : ils se suicident

Le PCF était bien malade. Il n'a pas eu besoin d'être achevé par ses adversaires puisque ses propres dirigeants poursuivent leur oeuvre de  liquidation en obtenant un vote des militants qui conduit à éliminer ce qu'il restait de communiste dans ce parti. Alors qu'ils pouvaient présenter un candidat communiste aux présidentielles, les militants du PCF à une petite majorité ont décidé de choisir comme candidat un aventuriste nommé Mélenchon, connu pour ses positions à géométrie variable et son opportunisme.

Surfant sur la crise de la gauche, le PCF et le groupuscule nommé "Parti de gauche" ont fait alliance espérant atteindre un score à deux chiffres aux présidentilles. Même si il parvenait, l'enlisement idéologique dans lequel se trouve le PCF ne peut conduire qu'à des tractations avec le PS pour tenter de maintenir à terme ses quelques postes de députés, et les communes qu'il dirige.

Le PCF ne parvient pas à rassembler massivement les forces populaires parce qu'il s'inscrit toujours dans le schéma classique et traditionnel droite/gauche de partis coupés de plus en plus du peuple, d'organisations qui entendent savoir ce qui est bon à la place des citoyens, et qui refusent d'accepter en pratique l' autonomie  des individus, comme celle du mouvement populaire. Le PCF n'a pas su malgré ses déclarations se dégager de sa matrice stalinienne. Pourtant il est sans doute l'un des partis qui en France au sortir de la deuxième guerre a su apporter à la Nation  un souffle démocratique incontestable et original. Mais à la fois parti de contestation et de gouvernement, il a raté les rendez vous de l'histoire notamment en 1968 puis dans les années 80 et 90 où il a préféré agir pour des combinaisons de sommets, privilégiant ses objectifs de préservation de l'appareil coûte que coûte  au lieu de favoriser de véritables initiatives populaires en dehors des partis qui auraient pu  créer le rassemblement majoritaire indispensable à une transformation démocratique.

En s'inscrivant toujours dans des combinaisons politiciennes, il prend le risque d'être sanctionné comme tous les autres partis politiques. Le PCF n'a plus rien à dire de neuf à la société française parce que ses dirigeants ont choisi le confort de l'appareil  ancré dans le système contre l'audace d'inventer de nouveaux droits et de nouvelles pratiques populaires dont les "indignés" nous donnent l'exemple en Europe, ou comme les citoyens bolivariens d'Amérique Latine nous le démontrent. Le PCF propose à la société française depuis maintenant plus de 40 ans le même modèle fondé sur l'union au sommet des partis de gauche, et même avec quelques variantes ce modèle là a échoué et mènera toujours dans l'impasse. Tout simplement parce que ce modèle déssaisit les citoyens de leur autonomie politique et de leur indépendance critique vis à vis des partis et de l'Etat.

Nous vivons à l'échelle mondiale une crise historique de la politique. Les partis tels qu'ils ont été conçus ne correspondent pas du tout à l'exigence universelle des gens à devenir des citoyens et non plus des militants à la disposition d'organisations qui en définitive se transforment en machines électorales, puis en états dans l'état, puis en auxiliaires passifs ou actifs des puissances qu'ils prétendent combattre. 

Un parti peut mourir lorsqu'il a épuisé son rôle historique. Il semble que le PCF en est arrivé là. Et si il renaît de ses cendres, il n'en sortira qu'une nouvelle forme d'organisation social-démocrate au langage pseudo-radical pour capter le reste d'électorat de gauche qui s'illusionnerait encore sur la possibilité de transformer la société par le simple vote pour des partis politiques.

Quels que soient les développements futurs de ces partis dits "de gauche" rien ne pourra jamais se transformer démocratiquement dans la société sans une intervention massive de dizaines millions de citoyens, totalement conscients qu'il n'y aura d'issue que si le mouvement populaire autonomise son action et s'émancipe des bureaucraties politiques. Si le PCF n'est plus, le combat pour l'émancipation humaine, lui, se poursuit.


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