Le tsunami au Japon a donné naissance à une mer de déchets

Publié le 20 juin 2011 par Josepha @josepha45

    

Cesont des centaines de milliers de carcasses de voitures et de camions, d'épaves de bateaux et d'avions, de débris d'habitations ou d'installations industrielles que le tsunami du 11 mars, qui a dévasté la côte nord-est du Japon, jusqu’à 10 kilomètres à l'intérieur des terres, a emportés sur son passage. Conséquence : une "gigantesque décharge" d’objets de toute sorte s'est formée en pleine mer et est entrée "dans un infernal cercle océanique, la boucle du Pacifique Nord, dont le tour complet se fait en dix ans", assure l’association Robin des Bois, qui appelle à la prise en charge internationale de ces millions de tonnes de déchets. Si les déchets les plus lourds ont coulé, ils n'en continuent pas moins à rejeter en mer des hydrocarbures, solvants, acides, pesticides et autres polluants toxiques, comme des PCB ou des composés bromés. "L'océan n'est pas seulement contaminé par la radioactivité, loin de là", alerte l'association de défense de l'environnement. Et d'ajouter : "Les risques de collision entre des gros déchets, conteneurs maritimes et troncs d’arbres, et les navires de surface et les sous-marins ne sont pas négligeables." Ainsi, après le typhon Morakot qui avait dévasté Taiwan en 2009, 170 000 tonnes de bois avaient été récupérées dans les eaux territoriales du sud du Japon, mais la majorité des bois flottés avaient été entraînés par les courants du Pacifique. Les détritus les plus légers, eux, comme des dizaines de milliers de bouteilles en plastique ou d'emballages alimentaires, flottent désormais dans le Pacifique. "Ils seront en partie captés et piégés par un courant circulaire et formeront l'Eastern Garbage Patch, une zone d'accumulation où la densité de déchets est élevée", explique l'association. Portés par les courants, ils devraient atteindre les côtes de l'archipel d'Hawaï au printemps prochain. Ils poursuivront ensuite leur course vers les côtes américaines, de l'Alaska à la Californie, d'ici deux ans. Entre temps, c'est autant de pollution et d'atteintes à la faune et la flore que redoute l'association. Car ces déchets flottants ont tendance à leurrer les oiseaux, les poissons, les mammifères marins qui risquent de s'étouffer en les avalant. Sans compter que, selon Robin des Bois, "les milliers d’engins de pêche arrachés aux quais et aux épaves de bateaux de pêche par le tsunami japonais ne manqueront pas de se livrer pendant des décennies à la 'pêche fantôme', capturant par milliers des mammifères marins, des oiseaux, des espèces menacées d’extinction".

Photos : AFP/YOMIURI SHIMBUN et Robin des Bois