Jeudi 19 juin, Rio Loco frémissait sous les nuages, dans la crainte des averses qui avaient, l’année dernière, détrempé la Prairie des Filtres. En fin de journée, dans la belle lumière du soleil déclinant, les imposantes têtes de papier de Sebastian de Neymet accueillent le voyageur dans le pays de Rio Loco; sur la scène Village, dont le fond de scène qui borde la Garonne laisse voir en transparence le pont Saint-Michel, des musiciens se disposent pour la balance. Sur la scène Pont Neuf se déployait la grande machine de la formation de Georges Clinton qui allait attirer comme un aimant un public enthousiaste. Après ce tumultueux et tonique concert, nous avons rejoint la scène Village pour écouter le répertoire mexicain de Stabat Akish. La formation avait bien grossi: aux six musiciens qui constituent initialement le groupe s’étaient ajoutés le trompettiste Nicolas Gardel, le flûtiste Chrisophe «Robi» Rohrbacher, le guitariste Laurent Fournier, le tromboniste Olivier Sabatier et neuf musiciens du Conservatoire. Un grand orchestre! Une section de cordes (5 musiciens), une section de cuivres et anches (10 musiciens), un vibraphone, un fender rhodes, une guitare et une batterie, ça déménage! Les deux flûtes, qui régulièrement énonceront les mélodies mexicaines, ouvrent un concert plein de surprises où des airs archiconnus prendront des accents jazz extrêmement audacieux. Mais il nous faut tendre l’oreille, il faut dire que le public est bruyant et quelque peu agité en cette fin de soirée, quand les cordes chantent de tendres mélodies. Maxime Delporte a élaboré, dans cette Suite mexicaine, une savante construction qui donne à chaque instrumentiste un espace pour «se lâcher», donner sa perception musicale du Mexique. Evoquant les grandes figures du jazz qui ont été inspirées par la musique mexicaine, le concert embarque dans un voyage complexe, bien plus que géographique et traditionnel. Le fender roule, la guitare rocke, Chrisophe «Robi» Rohrbacher chante, la trompette brille, les sax se déchaînent. Les musiciens du conservatoire affirment leurs répertoires, le vibraphoniste compose une magnifique chorégraphie. On aurait pu craindre une juxtaposition de standards ou un partage d’accompagnements ; elle a trop d’humour, de métier et de goût pour l’improvisation, cette bande de jeunes musiciens ! Le public a joué, chanté, dansé, crié ; à Rio Loco, la musique a un ton de folie.
Stabat Akish: Marc Maffiolo - saxs basse & ténor, Ferdinand Doumerc - saxs baryton, ténor, alto, sopranino, flûte, Guillaume Amiel - marimba basse, vibraphone, percussions, Rémi Leclerc - fender rhodes, moog, Stéphane Gratteau - batterie, percussions, Maxime Delporte - contrebasse Invités : Chrisophe « Robi » Rohrbacher - flûtes, Nicolas Gardel - trompette, Laurent Fournier - guitares, Olivier Sabatier – trombone
Musiciens du Conservatoire: cuivres: Cécile Vidal & William Laudinat - trompettes, Alexandre Galinié & Andy Lévêque - sax, Alexandre Bon - trombone, cordes: Anne- Lise Binard - alto, Pierre Chalain Ferret & Clément Libes - violons, Elsa Guiet – violoncelle
Marie-Françoise