Les 6 épisodes de la mini-série Doomwar de Jonathan Maberry & Scot Eaton, éditions Panini comics (février 2011).
Résumé : T’Challa n’est plus la Panthère Noire, et donc le souverain du Wakanda. A la suite d’une attaque brutale de Fatalis qui a profité de son affaiblissement suite à l’invasion des Skrulls, il est tombé dans le coma et a laissé sa sœur Shuri reprendre le flambeau. Mais le voilà de retour, car le dictateur de Latvérie ne veut pas en rester là et compte bien s’emparer du trésor le plus précieux du Wakanda : le vibranium, ce minerai aux propriétés infinies…
Une chronique de Vance
Une bande annonce ne fait pas un film. Encore moins une affiche, même prometteuse. Mais elles sont conçues pour attirer l’hésitant, le profane, le désoeuvré. C’est pareil pour les couvertures. Celles de ce Marvel Saga avait tout pour susciter l’envie d’aller plus loin, quand bien on aurait été échaudé par de précédentes expériences quelque peu foireuses (pas la première fois que Fatalis ou Magneto deviennent maîtres du monde - rappelez-vous le très moyen Fatalis Imperator) : une des plus belles affiches possibles, mêlant les noms des X-Men et des Fantastiques à ceux de Black Panther et de Dr Doom, et des dessins de John Romita Jr (qui s’avère ne réaliser que quelques couv, malheureusement).
Le contenu est bien moins fascinant.
Cependant, dans cette série menée tambour battant, où T’Challa se verra contraint à procéder à des alliances fragiles, à trouver des alliés imprévus et à aller au-delà de ses propres principes (risquant ainsi de s’aliéner son peuple, sa famille et ses amis) pour contrer un Fatalis d’abord machiavélique et patient, puis totalement imbu de son pouvoir nouvellement acquis, on n’a guère le temps de s’ennuyer. Certes, on sait très vite les chutes des épisodes, les happenings amenés par les choix cruciaux des protagonistes : Maberry emprunte des voies connues pour mener sa barque. Et je dois dire avoir été plutôt séduit par le début, retrouvant cette flamboyance de certaines sagas d’antan. Cependant, le soufflé retombe vite, car le traitement devient maladroit par la suite, au point qu’on perde même de vue les traits de caractère des personnages : là où la première partie consistait en une quête ardente du Seigneur de Latvérie pour parvenir à briser toutes les protections mises en place par T’Challa pour éviter que le minerai de vibranium raffiné ne tombe en de mauvaises mains – donc en une sorte de duel spirituel – le reste est une succession épique de combats assez vains, qui n’ont guère d’autre intérêt que celui de gagner du temps pour trouver une parade miraculeuse (car Fatalis, en possession de ce qu’il convoite, est désormais capable de tout). Cela dit, cette avalanche de pouvoirs étonne un peu, surtout lorsqu’il compare l’expérience avec son accès à un stade supérieur (lorsqu’il avait volé son pouvoir au Silver Surfer ou qu’il avait puisé dans le Cube Cosmique). Le grand finale n’évite pas ainsi le piège du Grandguignol, mais a le mérite de remettre le Wakanda sur le devant de la scène, qui va devoir faire les bons choix pour survivre.
Passable donc, mais plutôt agréable à lire. Les pages ont un toucher agréable et les dessins de Scot Eaton sont suffisamment nerveux et dynamiques pour égayer le lecteur.
Ma note : 2,8/5
A lire aussi : > l’avis de Wade, autre membre des Illuminati.