Parce qu’à Dakar 2

Par Charles4238 @cthoquenne

Le premier article « Parce qu’à Dakar » avait rencontré un certain succès, voici donc le deuxième épisode « pour toi, public ».

Quand tu n’as pas vu l’ombre d’une cacahuète dans la journée, c’est que tu n’es pas sorti de chez toi.

Quand tu veux savoir le temps qu’il va faire demain, tu regardes la météo tu le sais déjà.

Quand le courant revient à la maison, tu as le même sentiment que lorsque tu gagnes au loto, à chaque fois.

Quand tu payes ta facture de courant, tu as l’impression de te faire berner, à chaque fois.

Quand tu veux payer quelque chose, il te faut plusieurs mois pour perdre le réflexe carte bleue, ici c’est cash only.

Quand tu retires du cash, le distributeur te donne souvent des billets de 10000F/15€, ensuite tu te bats pour faire de la petite monnaie (c’est d’ailleurs devenu un de mes sports quotidiens).

Quand on vient te toucher les bijoux de famille dans un bar ou une boîte, tu sais à qui tu as affaire.

Quand tu veux de nouveaux vêtements, tu ne vas pas faire les magasins, tu appelles ton tailleur pour qu’il te fasse ce que tu veux, sur mesure.

Quand tu es fan de poisson et fruits de mer, tu peux te permettre d’en manger chaque jour sans faire un trou dans ton porte-monnaie.

Quand on te propose un prix, tu peux appliquer la règle de 5, voire plus.

Quand tu regardes en l’air, tu ne vois pas des pigeons mais des rapaces par centaines.

Quand tu perds ton téléphone ce n’est pas très grave, en général tu n’as pas un smartphone high-tech-bling-bling-de-la-mort-qui-tue mais un mobile à 15€ (si tu as l’écran couleur, c’est un luxe) et une carte sim prépayée que tu peux racheter à chaque coin de rue pour 3€.

Quand tu te mets en coloc, c’est dans une villa de 300m² pas loin de la plage.

Quand tu roules sur l’autoroute, tu joues à un petit jeu consistant à éviter les piétons qui traversent ou marchent sur la « bande d’arrêt d’urgence ».

Quand tu te fais arrêter, c’est souvent par des cowboys.

Quand tu vois des branchages posés sur le bord de la route, tu sais qu’il y a un danger pas loin (véhicule en panne, bouche d’égout non bouchée…).

Quand tu voyages en taxi 7 places, tu sais qu’il ne faut pas prendre les places de derrière sous peine de manger tes genoux tout le long du trajet.

Quand tu conduis, tu te demandes où sont passés les panneaux, les feux rouges, stops, priorités… ce qui constitue le code de la route quoi.

Quand tu croises deux hommes se tenant la main, c’est juste qu’il sont amis (en Inde, c’est très courant).

Quand tes chaussures sont sales, tu n’as qu’à lever les yeux pour trouver un cireur.

Quand c’est vendredi, les boubous colorés (vêtements sénégalais) sont de sortie.

Quand tu regardes les chaînes de télé locales, tu zappes rapidement parce que c’est artisanal et kitch.

Quand tu lis les unes des journaux locaux, c’est très souvent trash, scandaleux, saignant avec photo à l’appui.

Quand tu entends un « Pan! » sous les roues d’une voiture, tu sais que c’est une pochette d’eau vide jetée par un passant.

Quand tu comptes le nombre de jours fériés dans le calendrier sénégalais, tu as le sourire. Wow! 18!

Quand tu achètes de l’eau, tu prends des bidons de 10L, c’est moins cher (1000F/1,50€) et plus écolo!

Quand ton frigo est vide et que tu n’as pas envie de sortir de chez toi pour manger, tu passes un coup de fil et tu attends que ça vienne à toi.

Quand tu vas à la boulangerie, tu fais la « queue », tu demandes à la vendeuse ce que tu veux, elle tape sur sa machine et te donne un ticket. Ensuite tu vas voir la caissière, tu payes, elle tamponne ton ticket puis tu retournes vers la vendeuse avec ce ticket, et seulement là, tu récupères ta pauvre petite baguette à 200F/0,30€.

Quand la saison des pluies (« hivernage ») arrive, tu joues à un petit jeu avec les sénégalais consistant à deviner dans combien de jours elle va arriver. « Humm aujourd’hui je dirais 20 jours inch’allah »

Quand tu vas au marché Sandaga, tu te dis que ces mecs insupportables qui te saoulent dès ton arrivée n’ont décidément rien compris au commerce.

Quand tu sors quelques jours de Dakar, sur la route du retour tu as le blues et te dis « J’étais bien là bas, je ne veux pas y retourner ». Plusieurs jours passent : « Finalement, c’est pas si mal! »


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