David Dupuis, médecin, suite à un son inconsolable chagrin s’exile d’abord en Abitibi, puis trouvant cette distance insuffisante, pour Médecin sans frontière, l’Afrique. C’est avec vingt kilos de vêtements légers, de livres et de prophylaxie pour la malaria qu’il part pour le Soudan, « je n’ai aucune idée de ce qui m’attend, et c’est très bien ainsi. Le Sud-Soudan est le royaume de la bestiole inquiétante. Toutes ces bestioles. Tous ces bruits inquiétants, la nuit. Et moi qui m’habitue, peu à peu, à mon nouvel environnement. À ma nouvelle planète. Ici, le fatalisme et la passivité sont des règles de base. Je n’aime pas le désordre, la malpropreté, le chaos permanent. Je n’aime pas l’odeur d’étable dans la salle de pansement. Sur la dalle de béton s’écoulent des rivières de bactéries dans lesquelles nagent des mouches. » Retour en catastrophe de cet enfer insoupçonné, gravement malade, inconscient, David revient d’urgence au pays. Dans son sac maintenant, un lourd excédent de bagages, celui des idéaux personnels en banqueroute.
C’est en italique que l’auteur nous présente l’ami de toujours, Loïc, qui, en parallèle au fil des chapitres, on fait lentement, la connaissance : C’est dans les brusqueries de l’enfance qu’on reconnaît le mortier qui nous unit, Loïc et moi. Un treize décembre, au jeu du peureux, c’est celui qui tient le plus longtemps qui gagne l’admiration de l’autre. Un chemin de fer, Loïc a gagné haut la main, il perd un bras. Un truc à la Steinbeck de dépendance mutuelle, seulement je fais un Lenny très intelligent.
Un premier roman pour ce participant de La course autour du monde version 1991-92, aujourd’hui médecin pratiquant au Nunavut. Une fiction d’une écriture claire, intelligente, parfois poétique, demeurant toujours crédible, explore les grands thèmes de l’amour, et l’amitié. Un pronostic qui semble très prometteur.