La bouteille et la mer(fable)
La bouteille et la mer (fable)
Au printemps une bouteille plongea
Un message d’amour à la main
Je serai toujours fidèle, se dit t’elle
A la mer de me guider prés d’elle
De vivre ensemble ce nouveau matin
Vers l’éternel voyage du désir beat
La mer se lia fière en cette tendresse
D’un calme ravageant l’immensité
De croire au bonheur de la bouteille
Qui se dressait haute sur son éveil
Dans l’humilité d’un respect avoué
Pour que don soit de ses pures caresses
La mer ne comprit ce bel appel
Trop fière de se voir aduler
Par son impétueux sir le vent
Près à ravager mortel les insolents
En voulant d’un infini pertinent flirter
Avec des mots secrets à sa passerelle
Le vent souffla toute sa colère
Sur la mer qui pleura toute sa rage
Et dressa sa vague destructrice
Pour engloutir l’intruse séductrice
Cette bouteille au leste présage
Et au placide flegme rétif pour l’enfer
La bouteille dupée dit au vent violent
- Vous voilà bien fort, bel incongru
- Mais votre tumulte s’essoufflera
-A mon calme que tu nourriras
-Tu ne gâcheras pas ma vertu
-Et ma tête restera au firmament
La bouteille sage se fit belle
Mais la mer folle de fantaisies
La chassa du haut de sa vague
Pour la voir périr avant paques
Mais la sagace belle avec frénésie
Dansa sur un rythme fou à l’éternel
La mer en appela son bon ami
Le bois sûr qui briserait l’intrus
Le rejetant dans l’oubli parfait
D’un fond hideux de gouffre isolé
Où survivent les débris perdus
Qui espèrent toujours une survie
La bouteille défia l’impérieux bois
Faisons le chemin de la douce vie
Et si ma sagesse têtue se coule
Avant que l’abîme profond tu foules
Je me rendrai muette sans préavis
Au royaume des âmes sans loi ni foi
Le bois épris de la mer gonfla, gonfla
Devint fanfaron à vouloir croire gagner
De sa lourdeur perdit toute sa valeur
Devant le diable amant des profondeurs
Il s’enfonça et blafard demanda pitié
D’avoir cru sir le vent et la libertine mer
Là une bouteille flotte toujours sur sa mer
De sa pugnace sagesse elle retiendra
Qu’il faut fuir sage sans délit l’être aimée
Mais que rester fidèle dans sa sincérité
Collée à une pensée voisinant jours d’aura
Evitera les vagues de malaises trop pervers.