Samedi, 18 juin oblige, Nicolas Sarkozy devait se montrer sur le mont Valérien, pour célébrer la mémoire de quelques uns des premiers résistants tués par l'occupant nazi, après l'appel du général de Gaulle. Le monarque était souriant. Dans la presse, on nous livrait les traditionnels sondages qui désormais nous explique qu'il " Anne Lauvergeon a été mitterrandiste dans le siècle d'avant. Ou plutôt, elle a bossé pour l'ancien président. Depuis 10 ans déjà, elle présidait AREVA. Dans la gauche socialiste, dès que sa non-reconduction à la tête d'AREVA fut confirmée, Une fois de plus, Dans le cas d'Anne Lauvergeon, on a peine à comprendre pourquoi un troisième mandat, pour une activité aussi " Nicolas Sarkozy a toujours considéré que Rama Yade était sa Après un score ridicule aux élections présidentielles (1,1% des voix), il avait rejoint la " Le Monarque cherchait à coaguler autour de lui toutes les composantes de la droite. Puis, Quarante-huit heures plus tard, le La semaine passée, Jacques Chirac a révélé, enfin publiquement, tout le mal qu'il pensait de son successeur. Le trait d'humour, voici 10 jours, du vieux Chirac dévoilant sa flamme à François Hollande, a été si mal perçu et peu apprécié que Claude Chirac elle-même a dû Lundi 13 juin, pendant une Pentecôte que Sarkozy s'était réservée en congé, le candidat reçut la fille Chirac. Et il a obtenu, " remonte ", et les articles habituels nous assurant qu'il est " confiant ".
Ces descriptions font peine à voir.
Story-telling inefficace
Remonte-t-il ? Nicolas Sarkozy est comme un spéléologue coincé au fond d'une cavité qui viendrait de se dégager un pouce. Sa " cote " de popularité sondagière oscille entre 28 et 32% d'opinions favorables. C'est bien. On applaudit.
Sur l'autre élément de langage - la sérénité de Nicolas Sarkozy -, répété par tout ce que compte la Sarkofrance de journalistes paresseux et d'idolâtres sarkozyens, on croirait, depuis un mois déjà, lire le même article à longueur de semaines, comme si un communiquant élyséen s'était chargé d'échelonner sa publication sur plusieurs semaines dans différents médias.
Sarkozy est si confiant qu'il reste sur-actif pour gérer sa campagne, rappeler qu'il est le chef. Trois exemples récents illustrent combien ce n'est pas toujours facile.
Rappeler qui est le chef
nombreuses furent les critiques contre la décision présidentielle.
Nicolas Sarkozy n'en faisait qu'à sa tête. L'homme est un piètre manager. Le nombre de ses ministres contraints à la démission depuis 2007 pour conflits d'intérêt ou abus de pouvoir est inédit. Il a également découragé nombre de supporteurs. Et pourtant, il se croit tout disposé à choisir, seul, d'évincer Anne Lauvergeon. Depuis 2008, il s'est soigneusement conservé un droit inégalé de nomination de nombre de dirigeants à la tête d'entreprises publiques (audiovisuel public) ... voire privées (Dexia, Banques Populaires, etc).
long-termiste " que l'exploitation de l'atome, fut finalement rejetée par Nicolas Sarkozy : Lauvergeon était trop " indépendante ", laissa-t-on entendre à quelques journalistes. Quel compliment indirect pour son successeur, l'anonyme Luc Oursel ! " Ne pas se laisser déborder Deux mandats, dix ans à la tête d'une entreprise... C'était la fin de son mandat, le gouvernement a pris la décision de nommer à la tête de l'entreprise le numéro deux [...].C'est un choix de continuité " a justifié Sarkozy, vendredi, en marge de sa rencontre avec Angela Merkel. En fait, le Monarque, que la rancune visiblement aveugle, n'a pas supporté qu'Anne Lauvergeon refuse le poste de ministre des Finances qu'il lui avait proposé en mai 2007, quand l'ouverture politique était à sa mode. créature. Il avait quelque raison. S'il ne lui avait permis de monter sur l'estrade de l'un de ses meetings de campagne en 2007 puis, une fois élu, donné un strapontin ministériel, Rama Yade ne serait sans doute pas grand chose. L'ancienne secrétaire d'Etat aux droits de l'homme puis aux Sports n'eut comme faits de gloire que quelques prises de position symboliques de jeune femme boudeuse et irréfléchie.
Jeudi, elle s'est épanchée chez David Pujadas (France 2) : " j'ai voulu reprendre ma liberté de parole ".
Rassembler si possible
Il s'est fait griller la politesse. Trois jours avant sa décision de démissionner, Rama Yade expliquait publiquement à la télévision combien elle adorait sa mission d'ambassadrice à l'UNESCO. Prévenue qu'elle allait se faire éjecter à plus ou moins brève échéance depuis qu'elle avait rejoint le camp Borloo, Rama Yade préféra partir la première. majorité " sarkozyenne, en août 2009. Chasse Pêche Nature Traditions avait fait liste commune avec l'UMP aux élections régionales de 2010. Nicolas Sarkozy l'avait même reçu à l'Elysée, ce Frédéric Nihous, président du mouvement.
vendredi 17 juin, patatras ! Voici que même Nihous a des velléités d'indépendance : il a annoncé sa candidature à la présidentielle. Motif ? " Aujourd'hui, un thème qui n'est pas représenté par un candidat à la présidentielle n'existe pas aux yeux des médias et des pouvoirs publics ". Or, " nous sommes victimes de la condescendance et des préjugés d'un certain microcosme audiovisuel parisien, qui considère les habitants des zones rurales comme des "péquenots"". Figaro constatait que le comité de liaison de la majorité - ce machin censé conserver sous contrôle sarkozyen les différentes groupuscules de la majorité de 2007 - se délitait avant 2012.
Contrôler les dérapages
réclamer audience à l'Elysée pour expliquer le geste de son papa de 79 ans. " J'ai appelé Nicolas Sarkozy le dimanche et il a eu la gentillesse de me recevoir le lendemain. Je trouvais que la situation tournait à l'irrationnel. J'ai pensé que c'était mieux d'aller le voir pour en parler ensemble " a-t-elle confié au JDD.
la promesse d'une plus grande neutralité de son prédécesseur à l'approche de la prochaine échéance présidentielle ", dixit Bruno Jeudy, pour le JDD.
Dans la famille, on semble flipper. Le procès des emplois fictifs n'a pas commencé. Et Nicolas Sarkozy a très mal pris les quelques confidences chiraquiennes à son égard dans le second tome des mémoires de l'ancien président.