Eden était au festival du livre de Nice 2011 !
Et oui, nouvelle année, nouvelle sortie au festival du livre de Nice, nouveau trou dans mon budget « lecture », d’ailleurs largement dépassé (ça, c’est déjà moins nouveau).
Encore une fois, j’ai apprécié ma petite balade parmi les écrivains et leurs lecteurs.
Un excellent choix nous était proposé, malgré mes quelques observations critiques (j'y reviendrai) qui ne s’appliquent pas aux auteurs présents mais plutôt aux absents.
Sous le ciel bleu de la Côte d'Azur, j’ai donc rencontré des auteurs très sympathiques, et d’autres moins sympathiques, mais surtout, j’ai acheté des livres – bien plus que prévu, j’ai un vrai problème d’addiction. Montrez moi un livre, je veux le tenir, le posséder, m’en approprier, le lire là, tout de suite !
Mon objectif était d’acheter un à deux romans de plusieurs genres différents.Objectif presque atteint.
Ah, mais, avant de parler de moi, parlons de ce merveilleux festival. Comme annoncé, on pouvait trouver ses tentes dans le jardin Albert 1er, et le soleil était au rendez-vous pendant les trois jours (contrairement à l’année dernière).
Pour atteindre les auteurs – que l’on est venu voir, sinon on se rendrait dans une librairie – on traverse d’abord les habituels stands de « livres anciens », et j’ai dû me retenir pour ne pas m’y attarder, j’étais un peu limité dans le temps. Et sentir les vieux livres, tenir des exemplaires anciens, j’adore ça !
J’ai presque fermé les yeux pour passer mon chemin, observant néanmoins du coin de l'oeil l’un des vendeurs assis au milieu de ses livres, tenant un roman à la main. Un autre fou de lecture qui, même au milieu du festival ne peut s’empêcher d’assouvir sa passion, au diable ses ventes !
Je me lance donc dans la foule. Nous sommes samedi après-midi. Comme d’habitude, de nombreuses personnes ne font que passer et semblent s’intéresser moyennement aux merveilles proposées. Sont-ils à la recherche de noms célèbres ? C’est possible.
Moi, je cherche du regard des auteurs dont les yeux parlent et promettent une écriture pleine de fantaisie.
Il faut savoir que, pour faciliter la vente et l’organisation du festival de Nice, les stands ne sont pas classés par genres mais par librairies. Et dès le début je tombe sur quelques auteurs niçois. J’en connais certains, dont Claude Rizzo que j’ai découvert l’année dernière ; seulement, quand je viens dans un festival du livre, je n’achète que très rarement des romans d’auteurs que je connais déjà, pour cela j’ai Amazon et mes librairies habituelles. Je fais donc la connaissance d’un de ses amis, Pascal Marmet, qui propose notamment un livre bien régional et qui m’intrigue (« Si tu savais … », l’histoire d’une jeune femme « nez », écrit avec le concours d’un parfumeur connu). Et voilà, premier achat, et en plus un roman d’un auteur bien de chez nous ! Cela commence bien.
Je continue. Je dépasse quelques stands qui, tout simplement, ne me tentent pas, les livres ont des titres ennuyeux (je sais, je sais, ce n’est pas comme cela qu’on choisit ….), les auteurs se ressemblent, accumulés derrières leurs tables ils ont le regard morne pour les uns, implorant pour les autres (du type « viens, viens, achète mon bouquin » ). Ah, voilà que je deviens désagréable.
Ce que je cherche, c’est une femme écrivain au regard vivant.
Et la voilà : Bernadette Pécassou-Camebrac. Elle est en train de décrire avec passion son dernier livre à deux femmes d’un certain âge qui, pourtant, semblent plutôt désintéressées. J’en profite, j’écoute, je tends l’oreille, puis je touche le livre de la main. Et voilà – je suis captivée par la « dernière bagnarde ». L’histoire me paraît passionnante (une jeune femme qui, au 19ème siècle, est « releguée » et envoyée au bagne en Guyane pour repeupler cette terre lointaine).
Je repars, heureuse, avec le livre dans mon (grand) sac. Le roman historique, c’est fait !
Mais alors, le polar ou livre suspense – il faut que je le trouve … j’avance, je scrute, je croise le regard d’un auteur mais trop de gens se pressent autour de lui, je passe donc mon chemin, découragée par la foule. Et voilà que mes yeux restent accrochés sur « les murmures du tombeau », sympa la couverture et le titre, mystérieux le tout – oui, oui, pas besoin de me le dire, on ne juge JAMAIS un roman par sa couverture mais on ne juge pas non plus une personne par son physique, et pourtant c’est ce qui nous attire avant tout.
Je m’arrête donc, et Monsieur Lambert se révèle fort intelligent, il a de l’humour, de la repartie, et avant même de toucher l’un de ses livres je sais déjà que je vais acheter l’une de ses œuvres ! Mais ce ne sera pas les « Murmures », je repars avec « la Route d’émeraude ».
Je continue, me promenant tout en m’obligeant à la restriction. Calme-toi maintenant, il te reste encore un livre Urban Fantasy à trouver – si le festival se lance enfin dans la modernité – et des livres pour ton fils !
Et pourtant, j’achète encore … deux premiers romans et un policier en plus. Je suis franchement ingérable !
Je fais le tour du festival, mon sac commence à peser bien lourd avec les livres achetés (trop, mais trop, je n’arrive pas à le croire ! Heureusement que ce sont des romans et non pas des chaussures Chanel !).
Enfin, j’arrive dans le rayon jeunesse. Des centaines de livres pour les petits, j’en connais pas mal. Alors les 6-10 ans vont suivre … je continue, des bandes dessinées, des mangas … je continue, je cherche du regard, je vais dans la tente plantée au centre, désespérée ….
Et voilà une seule et unique auteur de romans pour les 6-8 ans ! Un seul écrivain pour nos jeunes qui découvrent la lecture, vous pouvez imaginez cela ???
Moi, c’est à cet âge là que j’ai découvert ma passion du livre ! Heureusement que je ne suis pas jeune aujourd’hui, je serais restée confinée dans les bandes dessinées (rien contre les BD, attention, au contraire, mais c’est autre chose) et dans les livres commerciaux du type « chevalier d’émeraude » (là encore j’ai rien contre, au contraire, je suis plutôt « pour » mais je parle de CHOIX et de romans qui ne font pas partie d’une série).
Je discute donc avec Pakita, auteur de la série de « l’école d’Agathe ». Une institutrice pleine de vie, pleine de passion, qui semble adorer les enfants, les couleurs, tout. Elle vit !
Je lui achète logiquement deux livres. Ce sont des livres très sympathiques pour les 6-8 ans. J’aurais aimé trouver d’autres romans, pour les 8-10 ans, qui comprendraient plus d’aventures, mais bon.
Alors, voyons pour les ados (je n’en ai pas, mais autant se renseigner). Un seul auteur, là aussi. Mais où sont-ils tous ?
Et après tout le monde s’étonne que la jeunesse ne lise pas ? Et bien, si vous ne leur proposez rien dans un festival du livre où ils viennent avec leurs parents, ne vous étonnez plus !
Je regrette donc un instant l’absence des auteurs français pour les enfants, ceux qui donneront envie à mon fils de lire, puisque même dans les librairies tout est classé en fonction des éditions et des « séries ». Je suis en manque de nouveauté, je suis venue ici pour cela, je ne le trouve pas pour mon fils.
Bon, tant pis, il se contentera pour l’instant de l’école d’Agathe (que je conseille aux jeunes lecteurs qui se lancent dans leurs premiers livres).
Mais alors, mes livres de fantasy, d’urban fantasy, mes livres non pas d’adolescents mais de jeunes – ou moins jeunes – adultes ? J’en ai assez de ne lire que des auteurs étrangers, où sont les auteurs français du genre ?
Effarement – je n’en trouve aucun ! Pas un livre de Bit-Lit, pas un d’UF (pour adultes, je reprécise), et où était la science fiction ?
La littérature est devenue bizarre. Vous avez les auteurs « classiques » qu’on croise dans le festival et dont j’ai fait le plein. Puis vous avez les auteurs « modernes » qui écrivent dans ce langage insupportable que j’abhorre - dans le langage parlé, presque SMS, vous avez certainement aperçu quelques-uns de mes commentaires sur mon blog (et après on se plaigne du langage de Titeuf …).
Mais les auteurs des genres un peu plus « osés », et bien, rien. Et j’insiste, ce n’est pas que pour les jeunes ! Il y en a pour les adultes ! J’approche de la quarantaine et j’adore, j’ai grandi avec.
Comment voulez-vous que quelqu’un découvre un genre nouveau si on ne le lui propose pas ?
Donc, même manque que l’année dernière : pas assez de livres pour les jeunes enfants qui se lancent dans la lecture et qui souhaitent lire leur premier roman « sans images » et pas assez d’excentricité.
Mon bilan, donc :
Comme d’habitude, j’ai A-DO-RE le festival, j’ai adoré discuter avec les auteurs (bien que certains vous expédient bien vite une fois que vous avez acheté le livre…), je suis ravie de mon butin … pourtant je reste sur ma faim !
J’y retournerai l’année prochaine, c’est certain !
Et voilà la liste des livres avec lesquels je suis repartie (par ordre alphabétique) :
Pour moi :
Christine Baron : Le soleil foudroyé (1re roman)
Eric Fouassier : Morts thématiques
P.J. Lambert : La route d’émeraude
Pascal Marmet : Le prince de Paris (nouvelle de 42 pages)
Pascal Marmet : Si tu savais …
Bernadette Pécassou-Camebrac : La dernière bagnarde
Sylvain Riccio : poussière d’écume (1er roman)
Pour mon fils : Pakita - deux tomes de « L’école d’Aghathe »
Vous trouverez mes commentaires sur ces livres au fur et à mesure. Cela peut prendre un peu de temps, ma pile de livres touche le plafond, le voisin commence à se plaindre ...