Une fois de plus, Youssou N'Dour, accompagné de son groupe le Super Etoile de Dakar, a fait l’unanimité au festival de Fès. Difficile - voire inutile ? - aujourd’hui de présenter cet artiste sénégalais : chanteur, musicien, auteur-compositeur, il est aussi une star planétaire, une personnalité engagée ...
Concert de Youssou N'Dour au festival de Fès, filmé par l'équipe vidéo de Mondomix
En mêlant rythmes sénégalais et pop internationale, anglais et wolof, Youssou N’Dour a su faire le trait d’union entre l’Afrique et l’Occident. Depuis ses débuts de musiciens dans les années 1970, il n’a cessé d’explorer de nouvelles directions musicales. Mais s’il a réussi à toucher un public international, notamment grâce au tube Seven Seconds interprété en duo avec Neneh Cherry, il n’a jamais délaissé ses origines africaines. En atteste cet hommage musical au cœur du Maghreb.
Plusieurs moments forts ont ponctué le concert. A commencer par l’arrivée sur scène du chanteur soufi Marouane Hajji, rejoint par le chœur Ahl Fès. Ensemble, ils ont rendu hommage au Cheikh Sidi Ahmed al-Tijânî, grand maître soufi à l’origine de la confrérie Tijaniya au 18ème siècle. Etendue aujourd’hui jusqu’en Afrique de l’Ouest, cette confrérie est devenue la plus importante du Sénégal. Puis, Youssou N’Dour a continué d’enchaîner les morceaux dans une ambiance festive, parfois accompagné de danseurs se mouvant aux rythmes du mbalax. Des larmes plein les yeux, il a ému l’assemblée en interprétant a capella le titre New Africa. Pour finir et lier une dernière fois le monde arabe à l’Afrique noire, le chanteur sénégalais Mustapha Mbaye est venu invoquer le prophète Muhammad et sa descendance liée à la famille royale marocaine, en ponctuant son chant du nom de Mohammed VI et Hassan II.
Entre modernité et tradition, rythmes sénégalais et sonorités arabes, musique et spiritualité, les connexions ont été nombreuses sur scène. Avec pour unique décor la majestueuse porte Bab al Makina, le concert a été un grand moment de partage.
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Mathilde Penchinat
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