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Longuè Longuè fait son comeback avec l'album «Lucky Luke»

Publié le 19 juin 2011 par Africahit

L'artiste règle ses comptes, après une histoire de moeurs et un séjour en prison. Le génie est difficilement compatible avec la colère et l'envie de vengeance, qui comme le dit l'adage sont mauvaise conseillères. Lapiro de Mbanga, en son temps, avait déjà eu à en faire l'amère expérience lorsque, avec «Na You», il entreprit, par album interposé, de régler des comptes avec ses anciens amis de l'opposition et de certains médias qui avaient accompagné son ascension artistique.

Les milliers d'admirateurs de la voix des sans-voix, du défenseur des débrouillards et des lésés de la société, eurent visiblement du mal à suivre le fil de ses diatribes.

Avec «Lucky Luke», son nouvel album, Simon Longkana Agno, alias Longué Longué, vient de s'engouffrer dans cette voie qui chasse l'inspiration et laisse le champ libre à la vendetta.

Condamné le 16 septembre 2010 par le tribunal de grande instance de Bordeaux à une peine de 10 ans de prison ferme pour viol sur mineure, l'artiste a été libéré sous caution et reste sous le coup de 18 mois de contrôle judiciaire.

En détention, il a eu le temps de ruminer la rancoeur. Une fois hors du pénitencier, il s'est mis en tête de remettre les pendules à l'heure. A partir de là, le réquisitoire pro domo remplace la chanson et la mélodie n'est plus que flèches acérées.

Sa part de vérité est violence. De «Kaolo» à «Pauvre orphelin» en passant par «Enfant de Dieu», il tance plus qu'il chante. A part Samuel Eto'o et quelques autres proches, qui lui ont permis de retrouver le vent de la liberté, les autres ne trouvent aucune grâce à ses yeux à part «Chantal Biya», également, lui qu'on accuse «par jalousie» : «Ils voulaient me casser, ils se sont cassés le nez.» A commencer par la plaignante, son ex-épouse et tante de la fille, qui l'a «roulé dans la boue» et l'a «traîné au tribunal».

Et de revenir sur le début d'une aventure amoureuse qui finira par tourner casaque. Non sans trahir ses petits desseins et ses calculs existentiels de l'époque : «J'allais chanter à Bordeaux. J'ai rencontré une femme avec qui on a parlé 'affaire Kaolo'. J'ai cru avoir touché le jackpot, pourtant j'allais creuser ma propre tombe sans le savoir.

Les histoires de papiers que nous cherchons en Europe vont nous faire embrasser n'importe quoi. La femme n'a pas respecté ce que nous avions conclu.»

Longué Longué pousse la mégalomanie - et même la phobie - jusqu'à s'en pendre à ceux qui, ne faisant souvent que leur travail, ont osé relayer la sulfureuse histoire de moeurs : «Je ne me laisserai jamais abattre par la pression médiatique.»

Il voulait sans doute partager sa mésaventure avec le public, mais ceux qui ont aimé le chanteur engagé, qui prenait de la hauteur mettait tout le monde d'accord, doivent se sentir un peu perdus dans ce flot de rancoeurs recuites.

On peut convenir que la provoc fait partie des stratégies artistiques. Mais «Lucky Luke», nom tiré de la légende du célèbre cow-boy solitaire du Far West, connu pour être «l'homme qui tire plus vite que son ombre», ne risque pas de faire partie des meilleures inspirations de Longué Longué.


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