L'équipe de France des moins de 20 ans est parvenue à vaincre l'ogre Australien, en match de poule de la coupe du monde qui se dispute en Italie. C'est un exploit, tant l'équipe des Baby Wallabies fait figure, même derrière les grandissimes favoris Blacks, de candidats au titre.
La victoire des Français, 31-25, leur ouvre la porte des demi-finales de la compétition où ils retrouveront les Anglais qui les avaient battus lors du dernier tournoi (19-8). Dans le même temps, les petits Blacks retrouveront leurs meilleurs ennemis Australiens.
Quoi qu'il arrive, nous aurons donc droit à une finale Nord-Sud, dans laquelle les représentants de notre hémisphère ne seront pas favoris. En attendant, il faut se réjouir de cette qualification du XV de France, la première de son histoire depuis la création de la compétition en 2008. Abonnés à la cinquième place, les Bleuets auront l'occasion, le week-end prochain, de décrocher une superbe récompense pour leur travail et leur solidarité.
Car jusque là le parcours des jeunes Français n'a pas été sans anicroche. Plusieurs cadres de l'équipe se sont blessés lors de la préparation et durant la compétition. Mais leurs remplaçants ont été, de manière visible, à la hauteur.
Sur le fond, on constate des similitudes très fortes entre l'équipe des moins de 20 ans et la "grande" équipe de France : un paquet d'avants hyper-solide, une mêlée conquérante (trois essais de pénalité marqués sur mêlée lors des deux premiers matches !) et des trois-quarts oscillant entre panne d'inspiration et manque de réussite. Il y a quelque chose d'assez troublant dans l'analogie. Une analogie qui trouve certainement son origine dans l'homogénéité d'approche technico-tactique de l'encadrement fédéral (la DTN en l'occurence), mais également liée à la façon dont le rugby se joue dans les divisions professionnelles (pour ne pas parler des divisions fédérales) : priorité au combat, importance des phases statiques, appréhension restrictive des schémas offensifs.
Ce qui, en revanche, distingue l'équipe des moins de 20 ans de son aînée (en tout cas cette année), c'est sa solidité mentale, malgré quelques ratés au niveau défensif. Une solidité évidente lors du match disputé face aux Australiens, mais qui s'est également vérifiée depuis le début de la compétition.
Pour espérer se qualifier contre l'Angleterre, il faudra faire preuve de la même volonté et, surtout, entretenir l'esprit de solidarité que les blessures successives ont eu pour effet de renforcer. L'équipe pourra compter sur ses avants "chauds bouillants" qui auront à affronter un pack Anglais qui ne leur avait pas réussi lors de la précédente édition.
Sans être géniale, cette équipe de France a su avancer et forcer son destin. Elle peut aller plus loin. On le lui souhaite ardemment. Comme on souhaite aux ainés qui préparent leur Coupe du monde Néo-Zélandaise de s'inspirer de ces petits jeunes pour trouver des ressources qui, à l'heure actuelle, leur font quelque peu défaut.