C'est avec pragmatisme que Duprest suivra les conseils de son beau-père lorsque celui-ci lui annonce avoir des renseignements sur une déroute à venir de l'armée allemande. Il va fournir des renseignements à la résistance. Bien lui en prit puisqu'à la fin de la guerre il a pu conserver son poste dans les renseignements généraux. De nombreux communistes ont été placés dans des postes au gouvernement ou dans la fonction publique, alors qu'ils occupaient plutôt des fonctions manuelles. De nombreuses grèves éclatèrent, notamment celle des mineurs de 1948, avec à leur tête la CGT qui comprenait bon nombre de communistes. Une "épuration" va être menée dans la police par le service de Duprest et les Partis et syndicats vont être infiltrés.
Un peu plus tard, ce sont les revendications de FLN qui vont entacher la police française. La nuit du 17 au 18 octobre 1961, une violente répression s'abat contre des manifestants sur ordre du préfet Maurice Papon, ancien collaborateur du régime de Vichy. Il y a eu selon les historiens entre 30 et 200 morts, mais à l'époque les autorités annonçaient des chiffres bien inférieurs et la plupart des journaux reprirent l'information sans la vérifier.
Puis vient mai 68, une période éprouvante pour les services de renseignements qui n'avaient pas vu venir la contestation. À la suite de ces évènements, la police a renforcé davantage la surveillance des militants de Partis politiques.
Quelques années plus tard, l'affaire Mesrine apparait dans un contexte où le gouvernement est en difficulté avec les diamants de Valéry Giscard d'Estaing offert par le dictateur de la République centrafricaine Jean-Bedel Bokassa et par la mort du ministre du Travail Robert Boulin. Afin de calmer l'opposition communiste, Duprest est chargé d'assassiner l'ennemi public numéro 1, pour faire diversion.
Le dernier grand évènement auquel Duprest va assister de l'intérieur est l'affaire Coluche. La candidature de l'humoriste pour les élections présidentielles de 1981 devenait une menace pour le président en exercice, Giscard d'Estaing. Les services de renseignements ont donc été chargés de chercher dans le passé du candidat qui a finalement abandonné trois mois avant le scrutin.
Ce roman est une fiction dont les faits sont historiques. Même s'il est peu évidant qu'un homme à lui tout seul ait pu participer à ces évènements, il est certains que de nombreux collaborateurs vichystes se sont retrouver encore en poste après guerre et ont usé parfois des mêmes méthodes comme durant l'insurrection des Algériens. Et beaucoup d'entre eux ont échappé à la justice.
Un regard de l'intérieur de l'histoire contemporaine de la France, pas très reluisant, qui nous montre le machiavélisme et les sales manies de nos institutions à bafouer la démocratie.