Invité à la 20e édition du Festival Côté court à Pantin (93), Xavier Veilhan présentait hier soir 7 films courts : de ses premières animations au court-métrage « Furtivo » qui a obtenu un prix qualité du CNC en 2008.
Plongée dans l’univers esthétique de l’artiste. « J’ai voulu retranscrire ce que l’on ressent, par exemple, quand on visionne les petites vidéos de démonstration des magasins de bricolage : tout semble fonctionner à merveille, sans que l’on sache vraiment comment ça marche ». Un décalage entre humour et onirisme. « C’est une vision dynamique du monde, a expliqué Xavier Veilhan aux festivaliers venus nombreux découvrir cet artiste qui a enchanté le château de Versailles par ses installations en 2009. Nous vivons dans un système en constant déséquilibre. Le réel est une chute permanente. On tombe sans jamais toucher quelque chose. »
Dans « Film du Japon » et « Drumball », le plasticien convoque les objets et les anime avec magie. Il y a du Phillipe Decouflé dans ses mises en scène, du Jacques Tati dans sa façon d’animer les corps, encombrés par des baskets blanches trop grandes. Les ballons envahissent l’espace qui se trouvent être des lieux d’exposition. Les sphères sont des boites rondes abritant chacun un fragment. Quête d’unité, d’harmonie. « Les sphères : c’est le mandala, la planète. C’est pour moi le motif le plus parfait. Quel que soit l’angle, l’objet reste le même. La relativité est une question de distance et d’angle. Il y a des objets qui résistent à ça comme la sphère », a commenté l’artiste. Les deux premiers films étaient accompagnés en live d’une formidable improvisation au piano de Christophe Chassol, compositeur de 34 ans. Avec panache et inspiration, les notes ont roulé au rythme de ce travelling avant d’un tableau animé à l’autre… « un continuum de mes obsessions » selon Veilhan.