Des mois que je n'ai pas publié de note sur ce blog (notamment cause voyage de 6 mois en Asie), abandonnant MuLes qui se tape tout le boulot : Benjamin par ci. Benjamin par là. Rentrant à peine du dernier concert du sus-mentionné Benjamin Siksou, je retrouve la flamme de l'écriture et meurs d'envie de vous raconter le concert de ce soir !
crédit photo : MR @ Duc des Lombards
Après ses quatre sessions jazz au fameux Duc des Lombards y a un mois et demi, Benjamin vient de donner un nouveau concert parisien au Glazart, salle de concert arty en bordure du périphérique parisien où des mecs dealent en face d'un commissariat sans que cela ne pose problème à la marée-chaussée.
Je m'attendais à un concert du Benjamin Siksou Quintet. Comprendre un concert jazz version Duc des Lombards et ben que nenni ! Quel garçon surprenant ce Benjamin ! Jamais là où on l'attend ! Figurez-vous que ce soir il a troqué sa guitare acoustique contre une guitare électrique pendant quasiment tout le concert ! Inédit ! Heureuse d'avoir été là !
(bientôt Benjamin au piano)
(tout vient à point qui sait attendre)
(de toute ma vie, je ne me suis jamais vue aussi patiente avec quelqu'un)
(merci Benjamin de m'aider à devenir une femme mature)
OK, j'essaie de me calmer et de reprendre depuis le début. C'était donc une soirée Derrière Les Planches (le label où est signé Benjamin). Trois artistes se succédaient sur la scène du Glazart. Lana Reina et Mai Lan ont débuté la soirée (mais je n'étais pas là : j'aidais un pote à trouver un cadeau pour une môme de deux ans au BHV, rare magasin ouvert après 20h). Bref ! Rien à dire sur les deux artistes précédentes donc. Alors que je clopais à l'extérieur avec Lauralou tout en sirotant une pinte, les premières notes de Décor nous ont fait bondir. Merde, merde, merde, ça a commencé ! Cela dit, la salle n'était pas complète (pour une fois) donc pas de panique quant à la visibilité. Pour le son, ô merveille, Olivier Lude, pour nous servir. Olivier Lude est notamment l'ingé son de Mathieu Chédid et Vanessa Paradis. Salle point pleine donc mais public très différent de d'habitude puisque plus âgé, plus bobo, plus masculin.
Je viens d'envoyer un mail à DLP pour quémander la playlist car comme je n'avais pas dans l'idée d'écrire un débrief, je n'ai pas pris de notes et je ne me souviens pas de l'ordre des titres. Dans le désordre donc : Décor, Avant de m'endormir, Just Know That I Knew et deux nouvelles compos entendues précédemment au China Club et Duc des Lombards : Contretemps et le controversé ré-ré-arrangé et dorénavant swinguant pour mon plus grand plaisir : Tombé du camion. Plus deux reprises (ou trois ?) : Goodbye Pork Pie Hat de Joni Mitchell et pour conclure le set, en forme d'hommage non prémédité a-t-il précisé : Lady Day & John Coltrane de feu Gil Scott Heron dont MuLes vous parlait ICI.
L'acclamé Aurélien Barbolosi à la basse, le batteur Martin Mayer, le claviériste Josèphe Robinne et un nouveau (très talentueux) saxophoniste dont je n'ai pas retenu le nom accompagnaient Benjamin qui avait opté pour des arrangements plus rock et malgré son polo rayé, ses revers sur un pantalon noir à pinces et ses espèces de mocassins sans glands (faut pas abuser non plus), cela sonnait ROCK. Yeah ! Le public a de suite adhéré. Galvanisé par les retours et toujours et encore plus heureux d'être sur scène, Benjamin était au top même si cela fut court. Trop court. 45 minutes only cause fallait rendre la salle à 22 heures.
Après le set, il a rejoint à l'extérieur ses amis présents et les spectateurs désireux de lui conter fleurette. J'en ai donc profité pour lui faire un coucou et comme il m'est désormais familier, j'ai dit une boulette. Comme je suis loin d'avoir une oreille absolue, j'ai toujours l'impression de dire des conneries. D'un autre côté, je ne peux décemment pas me contenter d'un inepte "c'était cool". Pas après 3 ans de suivi assidu. Alors, je me suis risquée à une critique plus musicale... et j'ai fait FLOP ! Grave FLOP. Je pourrais avoir honte mais peut être que le fait de l'écrire (et peut être d'échanger avec des spectateurs présents dans les commentaires ci-dessous) va m'aider à assumer... ou pas :
MOI, enthousiaste: C'était GE-NIAL ! Un de tes meilleurs concerts ! Ca sonnait très Années Folles !
BENJI, interrogateur : Ca veut dire quoi "Années Folles" pour toi ?
MOI, mal assurée : Bah tu sais, la musique des années 20... (je pensais foxtrot mais osais point l'exprimer)
BENJI, dubitatif : Hum. Je pensais pourtant faire de la musique 2011.
C'est pourtant pas faute de ne pas savoir : Benjamin déteste que l'on dise que sa musique avec ses sons blues et jazz a des consonances rétro. Il est plutôt du genre à kiffer les rencontres entre musiciens mélangeant des styles a priori différents tels le jazz et le hip hop. Des musiciens désireux de faire avancer la musique. Benjamin, jeune artiste contemporain, refuse d'être nostalgique des années 60 et rêve de transcender les genres pour créer son propre son et c'est vrai que c'est l'une des raisons qui me font l'aimer. Souvent lorsqu'on ne sait pas mettre des mots sur sa musique, on dit "il a fait du Siksou" et on se comprend alors tous. Benjamin est assurément un artiste qui ne ressemble à aucun autre... et bim ! Voulant être pertinente, je suis vexante. Enfin, j'exagère bien évidemment un peu car Milega-qui-n'est-pas-vraiment-moi est comme cela. Dans le too much.
(quelques people dans la salle : la sublime Cécile Cassel, Camélia-Jordana, le sémillant Sacha Naigard et la réalistarice Audrey Estrougo dont j'ai enfin vu, le mois dernier, le premier long métrage "Regarde-moi". A voir absolument si ce n'est déjà fait : le meilleur film que j'ai eu l'occasion de voir sur les relations entre garçons et filles en cité).
(comme je n'avais absolument pas prévu de vous écrire, je n'avais point mon appareil photo... mais je ne désespère pas que quelques-unes postent dans les jours à venir des vidéos sur Youtube)
(le concert a été filmé. Deux caméras. Par qui ? Pourquoi ? I don't know)
(merci à Lauralou pour le soutien psychologique ! :-)))