Presse-papiers - Cable guys (and girls)

Publié le 12 février 2008 par Benjamin Mialot
En tant que geek mineur, il fallait bien un jour que je consacre un billet au magazine Wired, bible mensuelle de l'accroc aux nouvelles technologies et au progrès. Pourtant, Dieu, Buddha, Zeus et les autres savent que je déteste les chapelles et ceux qui s'y fourrent et n'en sortent la tête que pour s'en vanter. Toutefois, en une quinzaine d'années, ce journal américain s'est imposé comme un canard résolument singulier et régulièrement passionnant.
Le tout étant d'être assez curieux pour trouver de quoi sustenter sa soif de connaissances tant les sujets abordés par l'équipe sont variés en dépit de leur dénominateur commun. Arts (cinéma, bande-dessinée, musique...), politique, économie, sciences (informatique, chimie, biologie, médecine, cartographie..), tout champ pouvant être concerné par une avancée technique ou la sortie d'un gadget a sa place dans les pages de Wired, au travers d'articles apéritifs ou de papiers à la pagination plus velue : faits divers impliquant le réseau Myspace, les dessous mafieux de la société Gizmondo, l'exploration de Mars, le téléchargement et l'industrie du disque, les studios Pixar, le réalisateur Michel Gondry, la promotion sous forme d'Alternate Reality Game du dernier album de Nine Inch Nails, décryptage de projets architecturaux, nouvelles énergies, effets spéciaux... Même constat du côté des bancs d'essai, qui couvrent aussi bien les tondeuses à gazon que les smartphones, les tournevis que les lampes torche, les planches de snowboard ou les caméscopes numériques.
De fait, le problème de Wired, est qu'en fonction des centres d'intérêt de celui qui l'a entre les mains, certains mois la lecture peut-être pliée plus rapidement que prévue. Seconde bévue : l'enthousiasme débordant des rédacteurs, qui crient à la révolution pour un oui ou pour un non. Heureusement, malgré leur fougue juvénile, les bigleux et gros barbus (supposition bassement stéréotypée) qui se succèdent en ont dans le citron et ont le chic pour rendre attractif les sujets les plus barbants, grâce au recours à une écriture très narrative, la participation d'illustrateurs/graphistes/dessinateurs/photographes, la démystification du jargon employée et une maquette... bien maquettée. Oui, des fois le vocabulaire vient à manquer alors je m'en sors comme je le peux. Vilaine esquive qui me permet de conclure que Wired est une saine lecture, à la fois pointue et accessible dans sa façon d'aborder des sujets "incontournables" via des angles originaux.
Wired (Condé Nast Publications) - Depuis 1993
Verdict du Père Siffleur