La dernière s'est terminée de façon tellement sordide que cela paraît un tantinet présomptueux de proposer à nouveau la candidature d'un Français à la direction du Fonds Monétaire International. Mais voilà : le candidat est une candidate et compte tenu de ce qui vient de se passer ce serait plutôt une bonne chose. J'ai nommé Aurélie Trouvé (vous pensiez à quelqu'un d'autre ?). Cette jeune femme, ingénieur agronome et docteur en économie, spécialiste des marchés agricoles, paraît toute indiquée pour le poste. Intelligente, sérieuse, s'exprimant bien, lucide sur la crise mondiale et les ressorts de l'économie, sans casseroles, elle est incontestablement la meilleure et la plus honnête des candidats. A son programme, qui est aussi celui du mouvement ATTAC dont elle fait partie, quelques mesures nécessaires pour assainir les systèmes financiers, juguler la corruption, éviter l'asphyxie des pays pauvres dont nous ferons bientôt partie, et parvenir à une économie plus juste, plus respectueuse, bref vivable :
- la réforme du FMI, de la Banque Mondiale et de l'Organisation mondiale du commerce (OMC)
- le contrôle des marchés financiers avec notamment la taxe dite Tobin
- la lutte contre les paradis fiscaux
- la défense des services publics de santé
- la protection des ressources vitales : eau, agriculture sans OGM
- la promotion du commerce équitable
Trop honnête pour le FMI ! Pour que la candidature soit enregistrée, il fallait qu'elle fût présentée par le gouverneur du FMi pour la France. Or, ce gouverneur n'est autre qu'une certaine Christine Lagarde qui, on ne sait trop pourquoi ni à quel titre vu les soupçons qui pèsent sur elle dans diverses affaires (Tapie*, Euronext...), a eu le mauvais goût de se porter aussi candidate. Juge et partie donc. Il y a là un conflit d'intérêt caractérisé. *Rappel : En 2008, l'escroc Bernard Tapie a obtenu grâce à elle la coquette somme de 390 millions d'euros, dont 45 millions au titre du préjudice moral...
Extrait de la déclaration de candidature d'Aurélie Trouvé à la direction du FMI : "Cette institution importante joue aujourd'hui à mon sens un rôle négatif pour la stabilité économique et financière mondiale, contrairement à sa vocation initiale et à ses statuts. Après avoir sans relâche prôné la dérégulation et la libéralisation des marchés de capitaux, après avoir soumis de nombreux pays du Sud à des cures d'austérité inefficaces et injustes destinées avant tout à préserver les intérêts des créanciers, le FMI exerce aujourd'hui son magistère néfaste en Europe, aux dépens de la Hongrie, de l'Ukraine, de la Lettonie, de la Grèce, de l'Islande, de l'Irlande, du Portugal et bientôt de nombreux autres pays." (juin 2011)
Si elle n'est pas retenue, le FMI continuera d'appliquer des plans d'austérité drastiques tout à la fois inefficaces sur le plan économique et injustes en ce qu'ils font payer les salariés, les retraités et les chômeurs pour une crise provoquée par la finance...