Kees Van Dongen, Le Doigt sur la joue, 1910 Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam (c) ADAGP, Paris 2011
Redécouverte de Kees Van Dongen (1877-1968) un artiste néerlandais, mondain mais pas exclusivement. J’avais jusqu’à présent cette image parcellaire et réductrice d’un artiste exclusivement mondain représentatif de l’élite d’avant-guerre. Il fut bien plus que cela : créateur multiple à l’évolution constante : post-impressionniste, pointilliste, fauve, naïf ou pré-expressionniste, il s’est toujours inscrit dans une posture de rébellion, systématiquement et définitivement en marge de ses « confrères » contemporains. D’où le titre de l’exposition qui se tient jusqu’au 17 juillet au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris : « Fauve, anarchiste et mondain » !
Kees Van Dongen, Le Sphinx, 1925 Musée d'Art moderne de la Ville de Paris (c) Musée d'Art Moderne / Roger-Viollet (c) ADAGP, Paris 2011
Centrée sur la période parisienne de l’artiste, l’exposition rassemble environ 90 peintures, dessins et un ensemble de céramiques, de 1895 au début des années trente. Multi-facettes ce peintre hollandais prompt à la caricature et à la dénonciation sociale fut artiste d’avant-garde et une figure du fauvisme, devenu par la suite une des grandes figures de la scène parisienne des années folles.
Kees Van Dongen, L'Ecuyère, 1920 Musée-Château, Dieppe (c) ADAGP, Paris 2011 Château-musée de Dieppe/Bertrand Legros
Entre élégance et décadence, son sujet principal, La Femme, est traduite dans toutes ses expressions, à la fois féminine et sociale : de la prostituée des bas-fonds aux mondaines de la haute-société, en passant par les danseuses de cabaret (étudiées par d’autres « grands » comme Toulouse-Lautrec et Degas), on sent l’homme fasciné par la Femme, objet de désir, de luxure et de plaisir, tout en étant source de danger.
Kees Van Dongen, Le Chapeau Rose,1907 Musée Fabre, Montpellier (c) Musée Fabre de Montpellier Agglomération Photographe Frédéric Jaulmes (c) ADAGP, Paris, 2011
Artiste d’avant-garde notamment du fauvisme, il prône la couleur, la brandissant comme un étendard, particulièrement dans son travail issu de la période marocaine. Je n’exprimerais pas mieux son essence que le site du Musée d\’Art moderne de la Ville de Paris qui dit « Par la couleur, Van Dongen reste l’artificier du fauvisme. Il la régénère lors de ses voyages au Maroc, en Espagne et en Egypte au début des années 1910 où il réinvente l’Orient. Mais Paris reste le sujet principal de sa peinture : Montmartre – il y rencontre Picasso et Derain – au début du siècle, qui le séduit par la verve populaire et la vie de bohème ; Montparnasse, avant et après la guerre de 1914 dont il est l’un des principaux animateurs, mettant en scène une nouvelle femme à connotation plus érotique. Et enfin, le Paris des « années folles » que Van Dongen qualifie de « période cocktail », où il se consacre exclusivement à la nouvelle élite parisienne : hommes et femmes de lettres, stars du cinéma et de la scène, aujourd’hui oubliés, annonçant avec quarante ans d’avance l’univers des « beautiful people » d’Andy Warhol. La pose est outrée, le costume et l’accessoire théâtralisés révélant le factice de ses personnalités qui n’existent qu’à travers leur rôle. »
- Kees Van Dongen, La vasque fleurie, vers 1917, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris copyright ADAGP/ Roger Viollet
Informations pratiques :
11 avenue du Président Wilson
75116 Paris – Tél : 01 53 67 40 00
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h (fermeture des caisses à 17h15).
Nocturne le jeudi jusqu’à 22h (expositions uniquement, fermeture des caisses à 21h15).
Fermé les jours fériés.