En mai 1968, j’avais 14 ans. Je ne comprenais pas tout dans ce qui était en train de se passer, mais j’étais impressionné. Ma conscience politique était en train de naître, avec des idéaux de liberté, de solidarité et d’originalité. Elle ne m’a jamais tout à fait quitté, même si au fil du temps l’un ou l’autre accent a été plus évident. Ce qui ne m’a pas quitté non plus depuis lors, c’est « la crise » !La crise était et est partout : crise économique, crise financière, crise morale, crise religieuse, crise de nerfs, crise politique, crise écologique, crise climatique, crise conjugale, crise d’adolescence, crise nucléaire, crise de l’énergie, crise monétaire, crise cardiaque, etc.Il ne me semble pas avoir eu une vie réellement consciente sans qu’on me parle de crise. Dont on ne semble jamais sortir. Il y a de quoi vraiment désespérer.Pourtant, malgré la crise, des millions de personnes gardent espoir. Ils ne se résignent pas. De nombreux – de plus en plus nombreux même – s’indignent ! C’est là une des composantes essentielles qui fait l’humain, comme le rappelle Stéphane Hessel dans son petit livre
Indignez-vous ! : « la faculté d’indignation et l’engagement qui en est la conséquence ». Depuis 1968, j’en ai vu des gens s’indigner et résister de manière non violente. Peut-être y en a-t-il plus encore aujourd’hui. L’histoire est en marche. Contre la crise !N’est-ce pas ce que nous chante, depuis 1979 déjà, l’extraordinaire Graeme Allwright, dans sa chanson
Condamnés :
Avant d'écouter "Condamnés", arrêtez le lecteur à droite.I've had a lot of troubleI've had my share of painI wouldn't want te go backThrough that all againl'm just here to tell youWhat you already knowYou know, you know, you knowYou know, you know, you know.J'ai eu mon lot de larmesJ'ai eu ma part de peineDans le silence et le vacarmeLa lutte n'était pas vaineCe n'est pas pour vous séduireSi je suis encore làC'est seulement pour vous direCe que vous savez déjà.Condamnés à s'entendreCondamnés à la paixCondamnés à se comprendreCondamnés à s'aimerMalgré les apparencesOn ne peut pas faire demi-tourIl faut conclure une allianceOu être des cons damnés tout courtTous mes amis me disentÇa ne peut plus durer comme çaOn a par dessus la tête de la criseIl faut mettre le haut-làOn y va, on y va c'est sûrJe mettrai ma main au feuOn va tomber comme un fruit mûrDans la conscience de Dieu.Le sens de l'histoirePeut nous sembler insenséOn ne voulait pas le croireMais ça va arriverCondamnés à s'entendreCondamnés à s'aimerEt enfin à tout prendreOn veut bien être condamnésI've had a lot of troubleI've had my share of painI wouldn't want te go backThrough that all againI'm just here to tell you